Au lendemain des violences urbaines qui ont suivi la victoire du PSG en Ligue des champions, le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a annoncé l’interdiction du drapeau palestinien sur sa commune. Une décision controversée, à la frontière du droit.
Dimanche 1er juin, dans un communiqué lapidaire, le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a annoncé un arrêté municipal interdisant l’arborage et la vente du drapeau palestinien, qu’il considère comme un « signe de ralliement » des émeutiers ayant agité sa ville samedi soir après la victoire du PSG.
« Le drapeau palestinien est devenu le symbole des émeutiers, le signe de ralliement de bandes islamistes décidées à défier les institutions républicaines », écrit-il.
Une décision qui fait polémique
Ancien cadre des Républicains et proche un temps d’Éric Zemmour, Gilles Platret n’en est pas à sa première provocation politique. Il affirme que « l’un des meneurs de l’émeute » arborait le drapeau palestinien, et justifie ainsi son interdiction sur le territoire communal, y compris sur les marchés.
Mais cette mesure risque de rencontrer des obstacles juridiques majeurs, notamment en matière de liberté d’expression. Déjà en 2014, un arrêté similaire pris par Christian Estrosi à Nice avait été suspendu par la justice pour « caractère non proportionné ». Le tribunal administratif avait considéré que l’usage d’un drapeau étranger ne pouvait être interdit préventivement, sauf en cas de trouble avéré à l’ordre public.
Une rhétorique d’extrême droite assumée
Depuis plusieurs années, Gilles Platret multiplie les arrêtés controversés et les sorties médiatiques sur des thèmes identitaires. En 2015, il avait interdit les menus sans porc dans les cantines scolaires. Il a aussi tenté d’imposer le français sur les chantiers, ou encore refusé de célébrer un mariage franco-turc, avant d’y être contraint par décision judiciaire.
Fervent défenseur du « peuple français » contre une« épuration ethnique » pratiquée par des « blocs musulmans », il alimente une narration sécuritaire et identitaire, dans la droite ligne de la rhétorique zemmourienne.
Un maire coutumier des décisions retoquées
Si le maire de Chalon-sur-Saône tente de s’inscrire dans une posture de fermeté, la plupart de ses décisions polémiques ont été annulées ou censurées par les juridictions administratives. L’interdiction du drapeau palestinien s’inscrit donc dans une stratégie de communication politique plus que d’efficacité juridique.
Un signal politique plus qu’un cadre légal
Cette interdiction, qui intervient dans un contexte de tensions post-victoire du PSG et de conflits internationaux autour de Gaza, alimente une instrumentalisation politique de la symbolique palestinienne, souvent perçue dans certains milieux conservateurs comme un marqueur communautaire.
Mais sur le plan du droit, l’arrêté municipal pourrait rapidement être suspendu, voire annulé, s’il est contesté devant le tribunal administratif.
Source : BFMTV.