Des drones ont paralysé jeudi soir le trafic aérien à l’aéroport de Munich, entraînant l’annulation de dizaines de vols. Le même jour, en Belgique, un camp militaire a également été survolé par un drone, alimentant les interrogations sur la sécurité aérienne en Europe.

Jeudi 2 octobre, le ciel de Munich s’est retrouvé sous surveillance renforcée. Des drones aperçus à proximité de l’aéroport ont forcé les autorités allemandes à suspendre toutes les opérations aériennes pendant plusieurs heures. Dix-sept vols au départ ont été annulés, affectant près de 3 000 passagers, tandis que quinze avions à l’arrivée ont été déroutés vers d’autres grandes villes, dont Francfort, Vienne et Stuttgart.

À ceux qui se sont retrouvés bloqués dans l’aéroport, la direction a proposé des lits de camp, des couvertures, ainsi que boissons et collations pour passer la nuit. Le trafic a finalement repris de manière progressive dans la matinée de vendredi, selon le service de suivi Flightradar24.

L’incident intervient dans un contexte déjà tendu pour la capitale bavaroise, en pleine célébration de l’Oktoberfest. Mercredi, la fête avait été brièvement interrompue après une alerte à la bombe et la découverte d’explosifs dans un immeuble résidentiel. Les survols de drones, de plus en plus fréquents en Europe, suscitent l’inquiétude. La semaine précédente, des perturbations similaires avaient été signalées au Danemark et en Norvège.

Selon la police bavaroise, plusieurs témoins ont rapporté avoir vu les engins vers 21h30, reconnaissables à leurs lumières et au bourdonnement caractéristique. Malgré le déploiement d’hélicoptères de surveillance, aucune information n’a pu être obtenue sur leur type ni leur provenance. L’armée allemande a récemment indiqué vouloir autoriser ses forces à abattre tout drone intrusif sur le territoire, une mesure qui témoigne de la montée des tensions face à ces intrusions.

La Belgique a connu le même jour un épisode similaire. Des drones ont été signalés au-dessus du camp militaire d’Elsenborn, situé à la frontière allemande. Si certains soupçonnaient une opération d’espionnage, le bourgmestre local Daniel Franzen a indiqué à l’agence Belga qu’un appareil aurait pu être utilisé pour rechercher… un cheval égaré. Une explication jugée fragile par plusieurs experts en défense. « Tant que l’origine et le contrôle des drones restent flous, il est difficile d’en déterminer les causes », a analysé Jens Franssen, spécialiste interrogé par VRT News, estimant que des sites bien plus sensibles, comme la base aérienne de Kleine-Brogel où sont stockées des armes nucléaires américaines, constitueraient des cibles évidentes.

Alors que les drones civils prolifèrent, leur utilisation incontrôlée soulève des enjeux majeurs de sécurité. Entre menace terroriste, espionnage et simples incidents de loisirs, les autorités européennes sont confrontées à un défi inédit : protéger leurs espaces aériens sans entraver la vie quotidienne des citoyens.

Sources :
Le Parisien – Drones : le trafic aérien momentanément suspendu à Munich, un camp militaire belge aussi survolé (3 octobre 2025) – lien