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Image : Capture d'écran.

Donald Trump rase l’aile est de la Maison Blanche pour construire une salle de bal à 300 millions de dollars

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La démolition surprise de l’aile est de la Maison Blanche, décidée par Donald Trump pour y construire une salle de bal monumentale, provoque un tollé à Washington. Défenseurs du patrimoine et élus démocrates dénoncent une destruction “brutale et inutile” d’un lieu emblématique de la démocratie américaine.

C’est un pan entier de l’histoire américaine qui vient de disparaître sous les coups des pelleteuses. Jeudi 24 octobre, les ouvriers du chantier présidentiel ont achevé la démolition de l’aile est de la Maison Blanche, un bâtiment vieux de 123 ans, sur ordre de Donald Trump. L’opération, menée dans la plus grande discrétion, vise à faire place à une salle de bal géante estimée à 300 millions de dollars, financée par le président américain et des donateurs privés.

Lieu symbolique et familier du grand public, l’aile est accueillait jusqu’ici les bureaux des Premières dames et servait d’entrée aux visites officielles de la Maison Blanche. Construite en 1902 sous la présidence de Theodore Roosevelt, elle avait traversé le siècle sans modification majeure, malgré plusieurs rénovations. La colonnade est, célèbre passage reliant l’aile au Bureau ovale, a elle aussi été détruite.

“Les plans ont changé lorsque le président a entendu les conseils des architectes”, a justifié la porte-parole Karoline Leavitt, précisant que “le nouveau projet sera à la hauteur du prestige américain”. Selon les plans rendus publics, le futur bâtiment comptera 8 400 m² et pourra accueillir jusqu’à 1 000 convives, soit cinq fois la capacité de la salle de réception actuelle.

Mais cette transformation, présentée comme un “acte de modernisation”, est perçue par beaucoup comme un sacrilège patrimonial. “Nous reconnaissons la nécessité d’un espace de réception plus grand, mais la taille et la hauteur du nouveau bâtiment risquent de dominer la Maison Blanche elle-même”, a réagi Carol Quillen, présidente du National Trust for Historic Preservation. Elle dénonce “une atteinte irréversible à l’équilibre architectural classique de la résidence présidentielle”.

Les critiques pleuvent également du côté politique. Hillary Clinton a fustigé “la destruction d’un lieu appartenant au peuple américain”. “Ce n’est pas sa maison, c’est la vôtre, et il est en train de la détruire”, a-t-elle écrit sur X, un message vu plus de 29 millions de fois. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a publié une photo du chantier accompagnée de ce commentaire : “Voici la présidence Trump en une image : illégale, destructrice et inutile.”

Une aile chargée d’histoire

L’aile est n’était pas qu’un espace administratif. Elle abritait la salle de projection privée de la Maison Blanche, où les présidents regardaient les films en avant-première ou le Super Bowl avec leur famille. Elle servait aussi de quartier pour les calligraphes officiels chargés de rédiger les invitations aux dîners d’État. C’est également là que les visiteurs pouvaient apercevoir les animaux de compagnie présidentiels, de Bo le chien des Obama au chat Willow des Biden.

Sous le bâtiment, un bunker souterrain, aménagé après Pearl Harbor en 1941, a abrité les présidents et leurs proches lors des crises majeures : après les attentats du 11 septembre 2001 sous George W. Bush, ou lors des émeutes de 2020 sous Trump lui-même.

Un chantier controversé, mais légal

Sur le plan juridique, la manœuvre échappe à tout recours. Le National Historic Preservation Act ne s’applique pas à trois bâtiments fédéraux : la Maison Blanche, le Capitole et la Cour suprême. En revanche, la coutume voulait que chaque président soumette ses projets à la Commission nationale d’aménagement de la capitale. Donald Trump, fidèle à son style, a choisi de s’en affranchir. “Le bulldozer Trump ne s’embarrasse pas de procédures”, déplore un élu démocrate du Congrès.

De son côté, le président américain balaie les critiques. Il affirme que le projet “ne coûtera pas un dollar aux contribuables” et sera financé “exclusivement par des fonds privés”, citant parmi les mécènes Amazon, Apple, Google, Meta et le groupe de défense Lockheed Martin.

Déjà connu pour avoir transformé le Bureau ovale en y ajoutant dorures et chandeliers, Donald Trump entend inscrire son nom dans la pierre de la capitale américaine. Reste à savoir si son esthétique néo-baroque clinquante traversera le temps aussi durablement que la sobre élégance de la Maison Blanche originelle.

Sources :

France 24 – “Chantier de la Maison Blanche : Donald Trump fait disparaître 123 ans d’histoire sous des gravats” – 24 octobre 2025

BBC News – “Trump’s White House East Wing demolition sparks outrage” – octobre 2025

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