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Des étudiants de Polytechnique appellent à une transformation environnementale de l’école et à la rupture des partenariats avec les entreprises liées au Forum économique mondial

Un groupe de 600 étudiants, anciens élèves et membres du personnel de l’École polytechnique a adressé le 6 avril, une lettre ouverte à la direction de l’institution, exhortant celle-ci à accorder une plus grande importance à la transition écologique dans ses activités et à mettre fin à ses partenariats avec certaines entreprises, dont certaines sont liées aux énergies fossiles. Il se trouve que la plupart sont également liées au Forum économique mondial.

Les signataires de la lettre appellent à une refonte profonde de l’enseignement et de la recherche au sein de l’École polytechnique afin de prendre en compte ces défis majeurs.

Dans leur lettre, les étudiants soulignent que l’identité historique de l’École polytechnique est liée à sa capacité à répondre aux grands défis de société. Ils estiment donc que les questions environnementales doivent désormais occuper une place centrale dans les activités de l’établissement. Ils appellent notamment à ce que les problématiques environnementales soient intégrées dans chaque domaine d’enseignement et à une plus grande transparence sur la gestion de l’école.

Une des demandes importantes des signataires concerne la fin des partenariats avec des entreprises œuvrant dans le secteur des énergies fossiles, qu’ils qualifient de « bombes climatiques ». Des entreprises telles que TotalEnergies ou BNP Paribas, qui sont affiliées au Forum économique mondial sont citées, tout comme le Crédit Agricole, qui est détenu majoritairement par ses caisses régionales, comme le prévoit son statut mutualiste, mais aussi par The vanguard group, qui appartient en partie à Black Rock, le fonds de pension affilié au FEM.

Les étudiants demandent également un aménagement du campus en cohérence avec des objectifs de préservation de l’environnement, notamment en termes de limitation de l’artificialisation des sols.

Cette mobilisation n’est pas nouvelle au sein de l’École polytechnique. Déjà en 2022, des étudiants avaient exprimé leur préoccupation concernant les enjeux environnementaux lors de la remise de leur diplôme. À l’époque Total et LVMH, un autre groupe affilié au FEM, ont été contraints d’abandonner leur projet d’implanter un centre de recherche sur le campus de l’école suite à une forte opposition de la part de plusieurs étudiants et anciens. De plus, c’est sur le campus de Saclay de l’école que le collectif Pour un réveil écologique a vu le jour, et ce groupe continue à être actif auprès des entreprises et des ministères, en particulier pour promouvoir l’évolution de l’enseignement supérieur.

Interrogée sur ces demandes, la direction de l’École polytechnique a souligné qu’elle entretient un dialogue constant avec ses élèves sur les questions environnementales et que des actions sont déjà en cours pour intégrer ces enjeux dans la formation et la recherche. Cependant, elle reste ferme sur le maintien de ses partenariats avec des entreprises du secteur énergétique, soulignant leur contribution à la transition énergétique et à la souveraineté nationale. Il faut dire qu’avant d’être nommé à la présidence de l’Ecole Polytechnique en 2018, Eric Labaye, était directeur associé chez McKinsey, le cabinet de conseil affilié au FEM et sponsor stratégique de Davos.

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