Un projet de médiation diplomatique visant à résoudre le conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) a échoué ce jeudi 6 février selon Jeune Afrique. Le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, désireux de réunir les leaders de la RDC, du Rwanda et de l’Angola, n’a pas réussi à faire venir ses homologues à Paris, après une première tentative de rapprochement en 2022, en marge du sommet des Nations unies, à New York.
Emmanuel Macron avait envisagé une rencontre à Paris avec Félix Tshisekedi, président de la RDC, Paul Kagame, président du Rwanda, qui est lui aussi un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, et João Lourenço, président de l’Angola, médiateur désigné par l’Union africaine, pour résoudre ce conflit.
Macron a invité Kagamé au sommet consacré à l’intelligence artificielle organisé les 10 et 11 janvier au Grand Palais, mais le Rwandais aurait décliné après avoir confirmé sa venue.
Félix Tshisekedi a lui aussi refusé l’invitation, préférant rester en RDC face à la montée des tensions sécuritaires. João Lourenço, quant à lui, a opté pour une approche plus locale, privilégiant une médiation africaine plutôt qu’une intervention extérieure.
Le président angolais, qui prendra la présidence tournante de l’Union africaine lors du sommet de l’organisation les 15 et 16 février, reste convaincu qu’une résolution africaine est la voie à suivre, évitant de s’engager dans un processus qui pourrait être perçu comme externe.
Les critiques contre Emmanuel Macron et ses relations avec le Rwanda
L’absence de Félix Tshisekedi à Paris s’inscrit dans un contexte de méfiance croissante entre la France et la RDC. Le président congolais a accusé Emmanuel Macron de privilégier ses relations avec Paul Kagame, au détriment de la RDC. Le départ prématuré de Félix Tshisekedi du sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 2024 a amplifié cette perception, notamment après que Macron ait omis de mentionner le conflit RDC-Rwanda lors de son discours d’ouverture.
Macron a pourtant pris l’habitude de profiter des grand évènements pour se présenter en médiateur comme cela avait été le cas avec les contributeurs des FEM, Donald Trump et Volodymyr Zelensky lors de la réouverture de Notre-Dame.
La médiation de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani : Une alternative crédible ?
Le Qatar qui compte plusieurs contributeurs du FEM, au sein du clan At Thani, dont le chef de la Diplomatie, Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani, le Sheikh Ali Alwaleed Al-Thani, ou Abdulla Bian Ali Al Thani, qui s’est lui aussi imposé comme un médiateur sur la scène internationale s’est d’ores et déjà proposé comme une alternative, mais ce pays est considéré trop proche de Kigali par Tshisekedi. Les fans du PSG peuvent témoigner que l’office du tourisme du Rwanda était un temps le sponsor maillot du club détenu par QSI.
Par ailleurs, un sommet réunissant les leaders de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) a eu lieu récemment à Dar es-Salaam, en Tanzanie, où Paul Kagame était présent, tandis que Félix Tshisekedi a choisi de participer à distance.
Face à l’impasse des médiations actuelles, l’option mauritanienne pourrait offrir une nouvelle perspective. Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, est désormais vu comme une alternative. Nouakchott, bien que n’étant pas directement impliquée dans le conflit, pourrait jouer un rôle clé, avec l’appui d’une approche africaine, notamment à travers la présidence de l’Union africaine.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a déjà tenté, à plusieurs reprises, de rapprocher Félix Tshisekedi et Paul Kagame, bien que ces efforts soient restés sans succès. Cependant, la Mauritanie semble désormais disposée à se réengager, avec la possibilité de faciliter une résolution africaine du conflit.
Source : Jeune Afrique.