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Edgardo Greco. Photo : DR

Corbas : mort en prison d’Edgardo Greco, l’ex-fugitif devenu pizzaïolo à Saint-Étienne

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L’ancien mafieux calabrais Edgardo Greco, arrêté en 2023 après des années de cavale passées à tenir une pizzeria à Saint-Étienne, est décédé dimanche à la prison de Corbas. Âgé de 66 ans et affaibli par la maladie, il luttait désespérément contre son extradition vers l’Italie, où il avait été condamné à la perpétuité.

La trajectoire d’Edgardo Greco s’est achevée dimanche matin, derrière les murs de la prison de Corbas. À 66 ans, celui que les enquêteurs italiens considéraient comme un ancien membre de la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, a été retrouvé en plein malaise par son codétenu aux alentours de 8 heures. Selon son avocat, les surveillants puis les secours ont tenté en vain de le ranimer. Greco, affaibli par un cancer et sujet à de multiples malaises ces derniers mois, aurait succombé à un arrêt cardiaque, hypothèse qu’une autopsie ordonnée par le parquet de Lyon devra confirmer.

Arrêté en février 2023 à Saint-Étienne, où il tenait discrètement une pizzeria dans le quartier de la gare, Greco incarnait l’un de ces longs fantômes de la mafia italienne, disparus dans la nature avant de refaire surface sous une identité banale. Il vivait ainsi depuis des années, loin de la Calabre, loin surtout de la condamnation qui le poursuivait : la réclusion criminelle à perpétuité prononcée en 2006 pour deux meurtres commis en 1991, au plus fort des affrontements fratricides au sein de la ’Ndrangheta.

Son interpellation, saluée à l’époque par les carabinieri, avait marqué la fin d’une cavale silencieuse mais acharnée. Depuis sa cellule de Corbas, Greco n’a pourtant jamais cessé de se battre pour empêcher son extradition vers l’Italie, multipliant les recours judiciaires. L’homme, que son avocat décrivait comme profondément terrorisé à l’idée de retourner dans son pays natal, se disait convaincu que sa vie y serait directement menacée.

Malgré ces démarches, le gouvernement français avait signé en début d’année un décret autorisant son transfert vers l’Italie. Une issue que Greco n’aura finalement jamais connue. Son avocat, dans une déclaration empreinte d’amertume, a expliqué que « la seule satisfaction » qu’il trouvait dans ce décès était que son client « ne voulait à aucun prix retourner en Italie ».

L’histoire d’Edgardo Greco, du four à pizza stéphanois aux cellules de haute sécurité, se referme ainsi dans une atmosphère trouble, à mi-chemin entre crépuscule judiciaire et vestiges d’une violence mafieuse désormais lointaine. Une autopsie devrait prochainement éclairer les circonstances exactes de sa mort.

Sources :
France Bleu – Article du 8 décembre 2025 – lien

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