Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné un homme à un an de prison ferme pour avoir brûlé un exemplaire du Coran devant une mosquée de Villeurbanne. Un acte jugé particulièrement grave dans un contexte de forte recrudescence des actes antimusulmans en France.
Dans la nuit du 1er au 2 juin 2025, à Villeurbanne, un homme de 27 ans s’introduit dans une mosquée peu avant la première prière du matin. Il y dérobe un exemplaire du Coran qu’il incendie quelques instants plus tard à l’extérieur du bâtiment. Un témoin intervient pour éteindre les flammes mais ne signale les faits que le lendemain, transmettant aux autorités les images de vidéosurveillance. Le suspect est arrêté dans la soirée.
Ce mercredi 30 juillet, la justice s’est prononcée. Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné l’auteur de l’incendie à un an de prison ferme, assorti d’une interdiction de séjour de deux ans dans la commune de Villeurbanne. Jugé pour « dégradation commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion », il avait reconnu les faits dès sa garde à vue.
Devant les juges, le prévenu a tenté de dissocier son geste de toute intention islamophobe : « Pour moi, c’était juste un livre, ce n’était pas contre les musulmans eux-mêmes », a-t-il déclaré, tout en admettant la gravité de son acte. Il a également évoqué sa pathologie psychiatrique, une schizophrénie paranoïde diagnostiquée à l’âge de 18 ans, pour laquelle il est suivi depuis plusieurs années. Des troubles confirmés par le parquet, qui n’ont cependant pas permis d’écarter sa responsabilité pénale.
La procureure de la République, Hannah Tellier, avait requis quinze mois de prison ferme, soulignant « un risque de réitération majeur » compte tenu du profil de l’accusé. Si la peine finale est légèrement inférieure à ses réquisitions, elle reste lourde et symbolique.
L’affaire intervient dans un climat tendu où les actes antimusulmans connaissent une hausse préoccupante. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les trois premiers mois de l’année 2025 ont enregistré une augmentation de 72 % des actes de cette nature par rapport à la même période en 2024, avec 79 faits recensés.
Qualifié d’« acte islamophobe » par des responsables religieux et plusieurs élus locaux, l’incendie du Coran à Villeurbanne a ravivé les inquiétudes quant à la montée de la haine anti-musulmane en France. Une crispation qui interroge sur la capacité des institutions à prévenir et sanctionner efficacement ce type de violences symboliques et déstabilisantes pour le vivre-ensemble.
Source : CNEWS, publié le 30/07/2025
Données complémentaires : ministère de l’Intérieur (statistiques 2025)