À l’occasion du dernier Conseil de Paris de l’année 2025, la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo et Rachida Dati se sont affrontées dans un échange d’une rare virulence. À quelques mois des élections municipales, cette confrontation directe illustre la montée des tensions politiques à l’Hôtel de Ville, alors que la ministre de la Culture est désormais candidate déclarée à la mairie de Paris.

L’ambiance n’aura laissé place à aucun doute. Lors du Conseil de Paris de ce mardi 16 décembre, consacré notamment à l’examen du dernier budget avant l’échéance municipale de 2026, l’hémicycle s’est rapidement transformé en arène politique. À la tribune, Anne Hidalgo et Rachida Dati ont livré un affrontement frontal, mêlant critiques budgétaires, attaques personnelles et allusions judiciaires.

Alors que la maire de Paris défend son bilan à la tête de la capitale avant de passer la main, sa principale opposante a profité de la séance pour lancer officiellement sa campagne. Au nom du groupe Changer Paris, Rachida Dati a ouvert les hostilités en s’attaquant aux finances municipales. La candidate LR a dénoncé une dette qu’elle affirme appelée à « atteindre 12 milliards d’euros en 2026 », fustigeant ce qu’elle qualifie de « braquage budgétaire », en référence aux loyers capitalisés mis en place par la municipalité.

Anne Hidalgo n’a pas tardé à répliquer, choisissant l’ironie pour répondre à son adversaire. « Pas mieux que le braquage du Louvre, hein ! », a-t-elle lancé, déclenchant une escalade verbale qui allait rythmer de longues minutes de débats.

Le duel s’est alors cristallisé autour de la question de l’argent public. D’un côté, Rachida Dati a dénoncé le « train de vie démesuré » de la maire socialiste, l’accusant de « ponctionner les Parisiens ». De l’autre, Anne Hidalgo a attaqué sur le terrain judiciaire, répétant à plusieurs reprises la date du procès à venir de la ministre de la Culture pour « corruption » et « trafic d’influence » : « Au tribunal, le 16 septembre 2026. Au tribunal, le 16 septembre 2026 ! »

La réponse de Rachida Dati a été immédiate. « Je n’ai jamais utilisé d’argent public contrairement à vous », a-t-elle affirmé, renvoyant Anne Hidalgo à ses notes de frais et à ses dépenses personnelles qui auraient, selon elle, été financées par la Ville de Paris. Elle a également évoqué la récente déconvenue internationale de la maire, rappelant sa candidature infructueuse à la tête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, rejetée le 12 décembre 2025 au profit de l’ancien président irakien et contributeur du FEM, Barham Salih.

Tentant de reprendre l’ascendant, Anne Hidalgo a alors porté l’estocade finale : « Je me soucie beaucoup plus de votre avenir que du mien. En tout cas, souciez-vous de votre avenir plus que du mien. Au moins, je n’ai pas un procès en cours pour corruption. »

Dati a conclu sur un ton faussement apaisé : « Madame la maire, cessez d’être dans la haine et l’amertume… On se détend. »

Après cette séquence particulièrement tendue, la séance a finalement repris son cours. Mais le malaise était palpable. « Le spectacle est un peu navrant », a lâché dans la foulée Fatoumata Koné, conseillère de Paris dans le 19ᵉ arrondissement, résumant le sentiment d’une partie de l’assemblée.

Ce clash marque une étape supplémentaire dans la polarisation du débat municipal parisien. À quelques mois des élections de 2026, le Conseil de Paris apparaît de plus en plus comme le théâtre d’une confrontation directe entre deux visions opposées de la capitale, où les attaques personnelles prennent le pas sur le débat de fond. La campagne est désormais pleinement lancée.

Source : BFMTV