Le président américain Donald Trump a confirmé, mercredi 15 octobre, avoir donné son feu vert à des opérations clandestines de la CIA sur le territoire vénézuélien. Cette annonce, d’abord révélée par le New York Times, a été corroborée publiquement par le locataire de la Maison-Blanche, provoquant un véritable choc diplomatique.
Devant les journalistes, Donald Trump a affirmé que le Venezuela avait “vidé ses prisons pour envoyer des détenus et de la drogue aux États-Unis”, justifiant ainsi une intervention de ses services de renseignement. Interrogé sur une éventuelle opération visant à éliminer le président Nicolás Maduro, le chef de l’État américain a éludé la question, la jugeant “ridicule”, tout en reconnaissant que Washington envisageait désormais “des frappes sur le sol vénézuélien”. “On regarde évidemment du côté du sol à présent, car on contrôle très bien la mer”, a-t-il ajouté, laissant planer le doute sur l’ampleur réelle des actions engagées.
D’après le Washington Post, cette confirmation publique – une première pour une opération classifiée – marque un tournant dans la stratégie américaine envers Caracas. Depuis plusieurs semaines, des attaques meurtrières ont visé des bateaux accusés de participer au trafic de drogue dans les Caraïbes. Cinq frappes auraient déjà été menées, faisant vingt-sept victimes. “Cette déclaration fait nettement monter la pression sur le président Nicolás Maduro”, estime le quotidien de Washington, alors que le Pentagone maintient plus de dix mille soldats déployés dans la région.
À Caracas, la réaction a été immédiate. Nicolás Maduro a dénoncé “les coups d’État fomentés par la CIA” et rappelé les précédents historiques de l’ingérence américaine en Amérique latine. “L’Amérique latine n’en veut pas, n’en a pas besoin et les condamne”, a déclaré le président vénézuélien, cité par le média Tal Cual. Dans une phrase en anglais destinée à Washington, il a lancé : “Listen to me. Not war. Just peace.” Selon le site vénézuélien Efecto Cocuyo, les propos de Trump ont provoqué “une onde de choc au sein de la communauté internationale”, alimentant la crainte d’un affrontement direct entre les deux nations.
L’histoire des opérations clandestines de la CIA en Amérique latine ajoute à l’inquiétude. De nombreux précédents – du Guatemala en 1954 au Chili en 1973, en passant par le Nicaragua dans les années 1980 – rappellent la capacité de l’agence à influencer, voire à renverser des régimes considérés comme hostiles à Washington. The Wall Street Journalsouligne que “cette tradition d’ingérence” pourrait connaître un nouveau chapitre sous l’ère Trump.
Selon plusieurs sources citées par la presse américaine, l’objectif réel des opérations serait de “recueillir du renseignement sur le narcotrafic”, mais certains responsables reconnaissent que l’enjeu dépasse largement ce cadre. “En privé, les États-Unis ne cachent pas que le but final est de chasser Maduro du pouvoir”, rapporte le New York Times. Le secrétaire d’État Marco Rubio, partisan d’une ligne dure envers Caracas, plaiderait pour une action plus directe, tandis que d’autres conseillers de la Maison-Blanche redoutent une escalade incontrôlable.
Washington accuse depuis des années Nicolás Maduro d’être à la tête du cartel de Los Soles, classé “organisation terroriste” par le Département d’État. Les États-Unis offrent même une récompense de cinquante millions de dollars pour toute information menant à son arrestation. Si Donald Trump nie toute volonté de “changement de régime”, son discours et ses décisions militaires semblent confirmer que la confrontation entre les deux pays est désormais ouverte.