Les États-Unis ont lancé, sur ordre de Donald Trump, la plus importante démonstration de force militaire dans les Caraïbes depuis l’invasion du Panama en 1989, selon le quotidien colombien El Tiempo. Trois bâtiments de guerre – l’USS Iwo Jima, l’USS San Antonio et l’USS Fort Lauderdale – ont été déployés, accompagnés de 4 000 marines, officiellement pour lutter contre le narcotrafic.
Mais cette opération, qui s’ajoute à la présence déjà remarquée d’un sous-marin nucléaire et de plusieurs destroyers dans la région, ravive de vieux souvenirs d’ingérences américaines en Amérique latine.
Mexico refuse toute intervention directe
Le Mexique, voisin immédiat des États-Unis et principal point de passage de la cocaïne et du fentanyl vers le marché nord-américain, s’est empressé de réagir. La présidente Claudia Sheinbaum a rejeté toute idée d’intervention militaire directe sur son territoire, tout en rappelant les récentes avancées de la coopération bilatérale en matière de lutte contre la drogue et l’immigration, rapporte La Jornada.
Depuis sa réélection, Donald Trump a renforcé son discours sécuritaire en envisageant de classer les cartels mexicains comme « organisations terroristes », une décision qui permettrait à Washington de frapper leurs réseaux au-delà de ses frontières.
Caracas sur le qui-vive
C’est toutefois au Venezuela que la manœuvre militaire américaine suscite le plus de tensions. Accusé par Washington d’être à la tête du cartel de Los Soles, le président Nicolás Maduro a dénoncé une « provocation » et ordonné le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays.
Son ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a accusé l’Agence américaine de lutte contre la drogue (DEA) d’être « le seul cartel de drogue qui opère dans le monde », selon des propos relayés par Telesur.
La mise à prix pour la capture de Maduro, relevée à 50 millions de dollars début août, alimente également les craintes d’une escalade.
Soutiens régionaux et critiques
Face à Washington, Caracas peut compter sur plusieurs soutiens régionaux. Le président colombien Gustavo Petro a averti qu’une attaque contre le Venezuela constituerait « une agression contre toute l’Amérique latine ». Cuba, de son côté, a dénoncé la présence accrue de forces navales et aériennes américaines dans les Caraïbes.
Des médias progressistes comme La Izquierda Diario critiquent par ailleurs « la vieille rhétorique de la guerre contre la drogue », accusant Washington de défendre avant tout ses intérêts géopolitiques et militaires.
Sources principales
- Déploiement militaire américain dans les Caraïbes
Le déploiement de destroyers américains dans les eaux caraïbes, visant les cartels de la drogue (Mexique et Venezuela), est confirmé par Reuters. - Citation des journaux mexicains et vénézuéliens : Courrier international.
- Mobilisation militaire et montée des tensions
AP News rapporte le déploiement de 4 000 marines et le renforcement des opérations navales, ainsi que la réaction de Nicolas Maduro mobilisant plus de 4,5 millions de miliciens. - Réaction du Venezuela
Al Jazeera indique que Maduro a promis de mobiliser des millions de miliciens face aux menaces perçues des États-Unis dans la région.