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Camille Grand. Photo : @Arno Mikkor

Camille Grand : De l’OTAN au lobby européen de Défense ASD

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Le nom de Camille Grand circule avec insistance pour devenir le prochain secrétaire général de l’ASD, le principal lobby européen de l’industrie de la défense, d’après La Lettre. Si sa nomination se concrétise cet été, le chercheur français prendra les rênes d’une organisation stratégique regroupant des poids lourds de l’armement souvent proche du Forum économique mondial, comme Airbus Defence ou Dassault Aviation.

Ancien directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)directeur adjoint de l’OTAN pour les investissements de défense, Camille Grand est une figure bien connue des milieux de la sécurité euro-atlantique. Diplômé de Sciences Po Paris, il a également été conseiller diplomatique et responsable des questions de désarmement et de non-prolifération au Quai d’Orsay, sous le mandat de Michèle Alliot-Marie, membre du Club Le Siècle, club d’influence transpartisan fondé après-guerre par des francs-maçons, qui réunit des personnalités de tous horizons politiques, médiatiques, économiques et administratifs français​.

L’expertise technique de Camille Grand et son aisance diplomatique lui ont valu une réputation d’architecte discret de la doctrine française et européenne de défense.

Camille Grand architecte de la doctrine française et européenne de Défense ?

Il a occupé plusieurs fonctions dans le domaine des relations internationales et de la défense, notamment comme chargé de mission au ministère de la Défense (1999-2002) et chercheur associé à l’IFRI (2000-2002). Auparavant, il a été chercheur à l’IRIS (1994-1998), un think tank français qui compte parmi ses administrateurs des proches des groupes d’influences mondialistes, Pascal Lamy, (Bilderberg et WEF), Anne Lauvergeon (Bilderberg, Trilatérale), Bertrand Badré (France-Amérique), Amina Sabeur (Fondation France-Amérique, passerelle CFR/WEF) ou du Siècle comme Jean-Christophe Rufin. Camille Grand a aussi été rédacteur en chef de sa revue, et chercheur invité à l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne (1998-1999), think tank officiel de l’Union européenne chargé d’analyser les questions stratégiques, sécuritaires et de politique étrangère. L’EUISS travaille en coordination avec le SEAE (Service européen pour l’action extérieure) dirigé par la Cheffe de la Diplomatie européenne et contributrice du FEM, Kaja Kallas.

L’ASD, un acteur-clé des politiques européennes de défense

L’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe (ASD), fondée en 2004, est basée à Bruxelles et se veut le porte-voix industriel du complexe militaro-industriel européen.

Parmi ses membres on retrouve Airbus, BAE Systems, Dassault Aviation, affiliés au Forum économique mondial ou Thalès dont l’un des principaux actionnaires est Dassault Aviation. On peut encore citer Rheinmetall dont les actionnaires sont aussi liés au FEM comme Fidelity, UBS, Société Générale, Goldman Sachs, Bank of America ou BlackRock.

Une nomination stratégique

La possible nomination de Camille Grand intervient dans un moment clé de relance de la Défense européenne après les tensions OTAN-Russie, le réarmement massif depuis l’invasion de l’Ukraine et les pression pour une indépendance stratégique vis-à-vis des États-Unis.

Camille Grand évolue dans un écosystème dense, technocratique et hautement stratégique, où les intérêts industriels, diplomatiques et sécuritaires se mêlent.

La possible prise de tête de l’ASD confirmerait l’ancrage du chercheur français dans les sphères d’influence européennes de la défense, tout en illustrant la montée en puissance de l’axe Paris-Berlin-Bruxelles dans les questions de sécurité continentale.

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