En déplacement à Bruxelles ce 10 décembre, Grégory Doucet a ouvert la conférence européenne « One Health for Cities » et défendu un plaidoyer commun pour renforcer le rôle des villes face aux crises sanitaires, environnementales et sociales. Lyon qui se veut une ville pionnière de l’approche One Health, entend accélérer la reconnaissance de cette stratégie portée par l’OMS, l’agence des Nations unies membre du Forum économique mondial, au niveau européen.
Le maire de Lyon s’est rendu à Bruxelles ce 10 décembre pour inaugurer la conférence européenne « One Health for Cities », organisée dans le cadre du réseau URBACT One Health 4 Cities. Une étape politique majeure pour la capitale des Gaules, devenue en quelques années l’un des moteurs européens de l’approche One Health — ou « Une seule santé » — qui articule santé humaine, animale, végétale et environnementale. À l’heure où les crises se multiplient, l’objectif est clair : offrir aux villes les moyens d’agir efficacement aux avant-postes des transitions sanitaires et écologiques.
La présence du maire dans la capitale européenne illustre l’ambition de Lyon de peser dans la construction de politiques continentales plus cohérentes. Depuis plusieurs années, la municipalité a engagé une stratégie globale faisant de son territoire un laboratoire de résilience urbaine. Ville co-initiatrice du réseau One Health 4 Cities, elle fut également à l’origine de la Déclaration de Lyon en 2022, signée par vingt-quatre villes européennes, et a intégré cette approche dans son Contrat local de santé ainsi que dans plusieurs projets urbains majeurs.
Au cœur du concept One Health se trouve la conviction que les crises actuelles sont interconnectées. Changement climatique, pollution atmosphérique, perte de biodiversité, maladies chroniques en progression ou menaces infectieuses émergentes — dont 75 % sont d’origine zoonotique — composent un paysage sanitaire complexe. S’y ajoutent la montée des inégalités environnementales et la résistance antimicrobienne, susceptible de provoquer jusqu’à dix millions de décès annuels d’ici 2050. Des enjeux immenses qui exigent d’articuler les politiques publiques plutôt que de les juxtaposer.
Alors que 75 % des Européens vivent en zone urbaine, les villes se trouvent en première ligne, souligne la municipalité lyonnaise. Pour la collectivité, leur proximité avec les habitants, leurs compétences transversales — santé, urbanisme, mobilités, alimentation, environnement — et leur capacité d’expérimentation en font des acteurs clés des transformations systémiques C’est précisément ce que Lyon et huit autres municipalités européennes souhaitaient défendre à Bruxelles à travers un plaidoyer commun destiné aux institutions européennes.
Au Parlement européen, trois demandes prioritaires ont ainsi été portées par le maire de Lyon au nom du réseau One Health 4 Cities. La première vise à fournir des outils opérationnels permettant d’intégrer One Health dans les politiques urbaines. Après plus de deux ans et demi de travaux, le réseau a en effet développé des méthodes et dispositifs concrets destinés à être diffusés auprès des collectivités. La seconde ambition consiste à offrir un espace d’échange pérenne entre élus européens, afin de mutualiser les expériences, analyser les défis communs et faire émerger des réponses cohérentes. Enfin, la troisième demande entend hisser One Health au rang de priorité stratégique de l’Union européenne, en dotant les villes de financements directs et en renforçant leurs capacités locales grâce à l’engagement citoyen, au soutien scientifique et à l’assistance technique.
À ce jour, quatorze villes européennes ont déjà signé ce plaidoyer, et d’autres adhésions sont en cours. La démarche lyonnaise, qui conjugue vision politique et outils concrets, vise à instaurer une Europe urbaine mieux armée face aux défis sanitaires et environnementaux du XXIᵉ siècle. Méfiance tout de même, car comme le dit le dicton, l’enfer est pavé de bonnes intentions et One Health, s’est également un plan d’action conjoint de l’OMS, l’OIE, la FAO et le programme pour l’environnement de l’ONU qui permet d’ores et déjà à l’OMS d’établir des directives à ses pays membres.
Sources :
Ville de Lyon – Communiqué officiel du 10 décembre 2025