Ce jeudi 28 novembre, Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, membre du Forum économique mondial, a comparu comme témoin au procès de Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur, et de neuf autres prévenus. L’audience, marquée par des échanges tendus, s’est déroulée devant une salle comble au tribunal judiciaire de Paris.
Bernard Squarcini et ses co-prévenus sont accusés d’exercice illégal d’agent de recherches privées, de trafic d’influence passif, et d’autres délits liés à des missions commandées par LVMH entre 2013 et 2016. Parmi ces affaires figurent des opérations de surveillance ciblant le journal Fakir et son fondateur, François Ruffin, à l’époque où il réalisait le documentaire « Merci Patron ! »
Interrogé à la barre, Bernard Arnault a nié toute implication personnelle dans ces affaires, déclarant qu’il n’était « absolument pas au courant » des missions engagées par ses collaborateurs, notamment Pierre Godé, alors numéro deux du groupe.
Un témoin sous pression
Face aux questions insistantes du tribunal et des avocats, Bernard Arnault a parfois montré des signes d’agacement selon le journal Le Monde, qualifiant certaines interrogations de « questions débiles ».
Il a néanmoins pris soin de rappeler l’importance économique de LVMH, employant 220 000 salariés dans 80 pays, et s’est défendu contre les accusations d’entrave à la liberté de la presse ou d’espionnage. En réponse aux critiques de François Ruffin, il a rétorqué :
« Combien d’emplois a-t-il créés ? Sur la même période, j’en ai créé 190 000 ! »
Des contradictions relevées par le tribunal
L’audience a également mis en lumière des écoutes téléphoniques contredisant certains propos de Bernard Arnault. Par exemple, bien qu’il ait affirmé avoir découvert Fakir en avril 2013, une interception révèle qu’il avait déjà connaissance de ce média dès mars.
Ces contradictions ont été relevées avec tact par le président du tribunal, Benjamin Blanchet, mais elles n’ont pas empêché Bernard Arnault de rester ferme dans ses dénégations.
Des réactions opposées à la sortie de l’audience
À l’issue de l’audience, les réactions étaient partagées . Jacqueline Laffont, avocate de Bernard Arnault, a salué une « audience qui s’est très bien déroulée ». François Ruffin, quant à lui, a dénoncé des « mensonges réitérés sous serment ».
Source : Le Monde.