La Chambre belge a ovationné le 2 décembre dernier le Premier ministre Bart De Wever après son refus de céder aux exigences de la Commission européenne concernant le transfert des avoirs russes gelés. Cette démonstration de soutien marque un tournant politique majeur alors que Bruxelles tente de convaincre la Belgique d’appuyer son plan de financement destiné à l’Ukraine.
L’image a fait le tour de la capitale européenne : Bart De Wever, Premier ministre belge, accueilli par une salve d’applaudissements en plein hémicycle, à l’instant même où il réaffirme son refus de transférer les avoirs russes gelés à la Commission européenne. Un geste rare, presque solennel, qui souligne l’appui massif du Parlement à une position pourtant scrutée de près par les partenaires européens. De Wever, conscient de l’onde de choc provoquée par ses réserves, a tenu à rectifier toute interprétation hâtive : « Nous sommes des Européens loyaux. Nous soutenons loyalement l’Ukraine. Nous choisirons toujours la paix, la liberté et la démocratie. »
Bart de Wever se demande toutefois « qui croit vraiment que la Russie va perdre en Ukraine ?». « C’est une fable, une illusion totale ! Ce n’est même pas souhaitable qu’elle perde et que l’instabilité s’installe dans un pays qui a des armes nucléaires ! Qui croit que Vladimir Poutine va accepter calmement la confiscation des avoirs russes ? »
Son opposition ne porte pas sur le principe du soutien à Kiev, mais sur les modalités proposées par la Commission. L’exécutif européen souhaite mobiliser quelque 140 milliards d’euros d’avoirs russes gelés pour garantir un prêt de réparation destiné à l’Ukraine. Une opération financière et diplomatique d’une ampleur inédite, que l’Union entend finaliser lors du sommet du 18 décembre. Mais la majorité de ces avoirs est détenue par Euroclear, installée en Belgique, ce qui place Bruxelles en position de pivot — et de vulnérabilité juridique potentielle.
De Wever explique que les garanties avancées par la Commission restent insuffisantes. Il exige qu’en cas de levée future des sanctions contre Moscou, les États membres assument collectivement le risque financier, qu’ils partagent les éventuelles conséquences judiciaires, et que les autres puissances occidentales disposant elles aussi d’avoirs russes adoptent des dispositifs équivalents. « N’importe quel pays dans notre situation ferait exactement les mêmes demandes », assure-t-il, appelant à une responsabilité partagée plutôt qu’à une pression concentrée sur la Belgique.
Le soutien interne s’est matérialisé presque instantanément. Theo Francken, ministre de la Défense et membre de la N-VA, a embrayé en affirmant que la Belgique devait être « prise en compte » en tant que pays fondateur et hôte de l’Union européenne.
Une manière de rappeler que la prudence belge ne relève ni d’un repli national, ni d’un affaiblissement de la solidarité européenne, mais d’un calcul institutionnel face à un mécanisme qui viol le droit international. La scène, inhabituelle dans son intensité, traduit aussi la volonté d’afficher une unité nationale sur un dossier explosif, où politique intérieure et diplomatie continentale s’entremêlent.
Méta-description :
Le Parlement belge ovationne Bart De Wever après son refus de transférer les avoirs russes gelés à l’UE, un geste clé dans le débat européen sur le financement de l’Ukraine.
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Bart De Wever, avoirs russes, Belgique, Union européenne, Ukraine
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Image 16/9 sans texte : intérieur du Parlement belge, jeu d’ombres et de lumière sur les bancs, figure politique debout sous les applaudissements, atmosphère solennelle illustrant le refus de transférer les avoirs russes à l’UE.
Sources :
Euractiv – Chris Powers – lien
Getty Images – Photo de Nicolas Economou/NurPhoto – https://www.gettyimages.com/