Une nouvelle action menée par les agriculteurs de la Coordination rurale du Gers a dégénéré sans le soirée du samedi 27 décembre à Auch. Lors d’une intervention des forces de l’ordre devant les locaux de La Dépêche du Midi, un manifestant au volant d’un tracteur a été mis en joue par des policiers, avant d’être placé en garde à vue puis relâché le lendemain.
La tension reste vive dans le Gers. Dans la soirée du samedi 27 décembre, une action des agriculteurs de la Coordination rurale a donné lieu à une intervention musclée des forces de l’ordre à Auch. Les manifestants, initialement mobilisés devant la préfecture, ont changé de point de rassemblement en raison de l’importante présence policière, se dirigeant vers le secteur de la patte d’oie, où se situent les locaux de La Dépêche du Midi, propriété du franc-maçon, Jean-Michel Baylet.
Sur place, un agriculteur d’une trentaine d’années a déversé du lisier sur la façade du bâtiment. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues et ont demandé l’arrêt des dégradations. Selon les témoignages recueillis par France 3 Régions, le manifestant aurait poursuivi son action malgré les injonctions, le policier a alors dégainé son arme et à mis en joue l’agriculteur, toujours installé dans son tracteur.
Selon le journaliste Alexis Poulin, se ne seraient non pas un, mais trois policiers qui auraient dégainé leur arme. Des images semblent attester cette version. Une information également relayée par
L’intervention n’a duré que quelques instants. Le calme est revenu rapidement et le conducteur du tracteur a été interpellé puis placé en garde à vue. Celle-ci a été levée dimanche matin. Jérôme Courrèges, co-président de la Coordination rurale du Gers, évoque un contexte de forte pression sur le monde agricole. Il affirme que les manifestants ne cherchaient pas la confrontation mais souhaitaient alerter sur la situation jugée critique de la profession.
La scène, filmée et relayée sur les réseaux sociaux par la Coordination rurale, a suscité une vive émotion. Le syndicat évoque un acte disproportionné à l’encontre d’un manifestant présenté comme non violent. Dans la nuit suivant les faits, les agriculteurs ont eux-mêmes nettoyé la façade du bâtiment visé par l’action.
Dans un communiqué publié en ligne, la Coordination rurale annonce son intention de saisir l’Inspection générale de la police nationale, l’IGPN, ainsi que le Procureur de la République. Le syndicat dénonce une « sortie d’armes injustifiée » lors d’une manifestation agricole et met en cause l’absence de proportionnalité dans la réponse policière.
La réaction des autorités n’a pas tardé. Le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, a rappelé que la ville d’Auch était, selon lui, « le théâtre depuis plusieurs jours de dégradations significatives ». Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, il a estimé que l’intervention des forces de l’ordre s’était déroulée dans le respect du cadre légal.
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