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Image : Dall E X X-pression média

Atos sous le feu des critiques après la création d’une holding fiscale aux Pays-Bas

Le groupe de services numériques Atos fait à nouveau parler de lui. Après avoir bénéficié d’un soutien financier de 50 millions d’euros de la part de Bercy, Capital révèle que le géant numérique Français a créé une double holding fiscale, baptisée « Dutchco », aux Pays-Bas. Cette structure vise à expatrier les dividendes et profits du groupe pour réduire sa facture fiscale, un geste mal perçu alors que l’État français est encore en pleine négociation pour racheter certaines activités jugées stratégiques du groupe.

Atos prévoit de transférer ses actifs français dans cette nouvelle holding aux Pays-Bas, selon nos confrères. L’objectif n’est pas une délocalisation des activités, mais bien un montage financier permettant de minimiser l’impôt sur les plus-values de cessions d’actions et sur les dividendes. Cette décision, exigée par les créanciers du groupe qui détiennent désormais la majorité de son capital, fait grincer des dents. Ces mêmes créanciers avaient accepté de convertir 3,1 milliards d’euros de dettes en capital pour alléger l’endettement global de l’entreprise, estimé à près de 5 milliards d’euros.

Ce montage financier, validé par le tribunal de commerce, fait écho à une injection de 1,7 milliard d’euros sous forme de nouveaux prêts, dans le cadre d’un vaste plan de restructuration. Cependant, ce transfert de profits vers les Pays-Bas est d’autant plus mal perçu qu’il intervient après le soutien public de Bercy, et ce, en pleine discussion sur la reprise des activités de calcul haute-performance et de cybersécurité, considérées comme des enjeux de souveraineté nationale.

Une tension palpable avec l’État

Le gouvernement, qui avait débloqué 50 millions d’euros en avril pour aider le groupe, pourrait voir cette nouvelle stratégie comme une trahison. Alors que Bruno Le Maire avait défendu cet ancien fleuron de l’industrie numérique, c’est désormais Antoine Armand, son successeur, qui doit négocier le rachat des branches jugées stratégiques. Pourtant, malgré une offre de 700 millions d’euros, Atos a refusé la proposition de l’État, jugeant le montant insuffisant.

Cette situation tendue se reflète aussi dans la gestion sociale du groupe, avec la suppression annoncée de près de 400 postes en France d’ici deux ans. L’ambiance est donc particulièrement tendue, d’autant plus que le ministère des Armées a annoncé récemment que c’est un consortium franco-américain, composé d’Orange et de Hewlett-Packard, qui a remporté un contrat pour un supercalculateur, battant ainsi Atos sur ce marché stratégique.

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