Au lendemain d’une déclaration choc du chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, appelant la France à « accepter de perdre ses enfants » face à la perspective d’un conflit avec la Russie, Gérard Larcher lui apporte un soutien appuyé. Le président du Sénat estime que le militaire joue pleinement son rôle en alertant les responsables politiques et les élus locaux.
Au congrès annuel de l’Association des maires de France, les mots du général Fabien Mandon ont retenti avec une force inhabituelle dans un pays peu accoutumé à ce type de mise en garde. Depuis plusieurs mois, le chef d’état-major des armées souligne la possibilité d’un « choc » avec la Russie « d’ici trois, quatre ans ». Mercredi, devant les élus locaux, il a franchi un cap supplémentaire en évoquant la nécessité pour la nation de se préparer à un sacrifice humain : « accepter de perdre ses enfants ». Une phrase abrupte, qui a immédiatement suscité l’émoi d’une partie de la classe politique.
De Jean-Luc Mélenchon à Sébastien Chenu, en passant par Fabien Roussel, des voix se sont élevées pour dénoncer un discours jugé alarmiste, voire « va-t-en-guerre ». Pourtant, Fabien Mandon situe son propos dans une perspective de lucidité stratégique : selon lui, si la France refuse d’assumer les conséquences d’un effort de défense accru — y compris un coût humain et économique — elle s’exposerait à un risque majeur. Il appelle ainsi les élus à ouvrir ce débat dans leurs communes, convaincu que le pays doit « dire les choses » et se préparer collectivement à un monde plus instable.
Invité sur le plateau de Public Sénat, Gérard Larcher a pris clairement position en faveur du général Mandon. Pour le président du Sénat proche des réseaux franc-maçons (il a reçu la médaille de la Grande Loge de France en 2024), ces propos relèvent d’une responsabilité institutionnelle : « tenir nos consciences éveillées est aussi le rôle du chef d’état-major », a-t-il affirmé, jugeant qu’« il faut l’écouter », qu’il était dans son rôle. Larcher a replacé cette alerte dans un cadre plus large, celui de la défense des valeurs démocratiques et des droits de l’Homme, qu’il estime aujourd’hui menacées par des États « totalitaires ». Selon lui, l’Europe, construite après 1945 sur l’exigence de paix et de liberté, ne peut se permettre d’abandonner ces principes.
Sources :
Public Sénat – Article publié le 20/11/2025 – lien.