Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée depuis 2017 et proche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, s’apprête à quitter ses fonctions pour rejoindre le secteur privé. Selon L’Opinion, il devrait intégrer la Société Générale, banque membre du FEM, où il prendra la direction de l’activité banque de détail. Cependant, cette transition devra obtenir l’aval de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en raison de son rôle stratégique au sein de l’État.
La rumeur d’un départ d’Alexis Kohler circulait déjà depuis plusieurs semaines. Occupant l’une des plus hautes fonctions de la République, son transfert vers un grand groupe bancaire suscite des interrogations sur d’éventuels conflits d’intérêts et sur la compatibilité de cette reconversion avec son passé au sommet de l’exécutif.
Une situation juridique délicate
Par ailleurs, ce départ intervient alors qu’Alexis Kohler est mis en examen depuis 2022 pour prise illégale d’intérêts. Cette affaire concerne des décisions prises en faveur de l’armateur MSC, membre du FEM, alors que Kohler a des liens avec la famille Aponte propriétaire de l’armateur igloo-suisse, avec lequel il entretient des liens familiaux. Les juges reprochent à Alexis Kohler d’avoir participé, entre 2009 et 2012, à plusieurs délibérations concernant STX France (devenu Chantiers de l’Atlantique) et le grand port maritime du Havre, en lien avec MSC, alors qu’il était administrateur. Ensuite, de 2012 à 2016, alors qu’il occupait des fonctions au ministère de l’Économie, sous les mandats successifs des contributeurs du FEM, Pierre Moscovici et Emmanuel Macron, il aurait continué à intervenir sur des dossiers impliquant MSC, malgré ses liens familiaux.
Une audition devant la commission des Finances
En parallèle, la commission des Finances de l’Assemblée nationale a récemment voté à 42 voix contre 21 en faveur de l’ouverture d’une procédure pénale à son encontre s’il refuse à nouveau de répondre à une convocation parlementaire. Alexis Kohler avait en effet décliné une première convocation le 11 février, et une dernière tentative sera effectuée avant début mars.
Une transition sous haute surveillance
Ce passage du sommet de l’État au monde de la finance suscite des réactions et interroge sur la régulation des allers-retours entre la haute administration et le secteur privé. Si la HATVP valide ce transfert, Alexis Kohler rejoindra un cercle restreint d’anciens hauts responsables politiques ayant intégré de grands groupes bancaires, à l’image du contributeur du FEM, François Villeroy de Galhau (Banque de France), ancien conseiller européen du ministre des Finances puis du Premier ministre Pierre Bérégovoy ou chef de cabinet du contributeur du FEM, Dominique Strauss–Kahn ou de Thierry Breton (ancien ministre, aujourd’hui commissaire européen), qui va intégrer le conseil consultatif international de Bank of America.
Source : L’Opinion, L’Indépendant.