Suite à la réélection de Donald Trump comme président des États-Unis, le gouvernement taliban en Afghanistan s’est dit prêt à ouvrir un « nouveau chapitre » dans les relations entre Kaboul et Washington. Par la voix d’Abdul Qahar Balkhi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, les Talibans ont exprimé leur espoir de voir des « progrès tangibles » dans les relations entre les deux pays, rappelant l’accord de Doha de 2020, qui avait amorcé le retrait des troupes américaines.

L’accord de Doha, signé en 2020 sous l’administration Trump, a marqué un tournant majeur en fixant les bases du retrait militaire américain d’Afghanistan, terminé en 2021 sous Joe Biden. Ce retrait précipité a été vivement critiqué aux États-Unis, notamment après l’attentat-suicide à l’aéroport de Kaboul qui a causé la mort de 13 soldats américains. Ce drame reste un point de friction entre républicains et démocrates, utilisé par Trump comme argument de campagne pour critiquer la gestion de la crise par l’administration Biden.

Un message des Talibans pour des « relations pragmatiques »

Malgré leur souhait de rétablir des relations diplomatiques, les Talibans sont confrontés à un isolement international. Aucun pays ne reconnaît formellement leur régime, et les restrictions sévères imposées aux femmes continuent de susciter des critiques. L’ONU a dénoncé une forme d’« apartheid de genre » pour qualifier les lois talibanes qui limitent l’accès des femmes à l’éducation et au travail, un point de tension majeur qui pourrait compliquer d’éventuelles négociations diplomatiques avec les États-Unis et d’autres nations.

Les autorités talibanes ont affirmé ce samedi qu’une « femme peut parler à une autre femme », démentant ainsi des informations circulant sur une telle interdiction par le ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice (PVPV), ce qui pourrait s’apparenter à une forme de volonté de détente, mêle si visiblement, il reste du chemin à faire.

Une stratégie diplomatique incertaine

Les Talibans espèrent qu’un second mandat de Trump pourrait offrir une opportunité de briser leur isolement diplomatique. Toutefois, la possibilité d’un rapprochement reste incertaine, car la communauté internationale pose des conditions strictes, notamment en matière de respect des droits humains. Les Talibans, en insistant sur une approche pragmatique, devront convaincre les États-Unis de leur volonté de coopération tout en répondant aux exigences internationales concernant les libertés individuelles.