Sidi Ould Tah, ancien ministre de l’Économie de la Mauritanie, a été élu ce jeudi 29 mai président de la Banque africaine de développement (BAD). Cette prise de fonction intervient dans un contexte global marqué par des mutations géopolitiques et économiques notoires. En succédant à son prédécesseur, Akinwumi Adesina, il s’engage à poursuivre les grandes priorités fixées, tout en devant faire face à des défis inédits, tels que le désengagement progressif des États-Unis des mécanismes d’aide au développement.
Sidi Ould Tah, fort d’une expérience notable en matière économique, s’engage dans un chemin de continuité, même si sa prise de fonction officielle devrait intervenir le 1er septembre.
Docteur en sciences économiques formé à Paris et à Nice, aux universités Paris VII et Sophia Antipolis, il a occupé plusieurs fonctions de haut niveau, notamment au sein de la Banque islamique de développement et de la présidence mauritanienne, avant de devenir ministre de l’Économie et des Finances. Depuis 2015, il présidait la BADEA, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, où il a renforcé les partenariats entre les pays arabes et le continent africain.
Un changement dans la continuité
Sidi Ould Tah a clairement exprimé sa volonté de maintenir les grandes priorités économiques mises en place par le président sortant de la BAD, sans dévier de la feuille de route établie. Cette fidélité au plan initial intervient dans un contexte où le besoin de transformation économique du continent africain reste pressant. À travers son leadership, il espère encourager un développement durable et inclusif, deux piliers souvent mentionnés dans ses discours.
Le recul des États-Unis : un enjeu de taille
L’un des principaux défis auxquels Ould Tah doit faire face est le désengagement des États-Unis des mécanismes d’aide au développement en Afrique. Ce retrait, conséquence de multiples facteurs géopolitiques, pourrait compliquer certains projets et initiatives portés par la BAD. Le manque de soutien de la part d’une des plus grandes économies mondiales pourrait impacter les financements et défis logistiques, et il lui incombe de trouver de nouvelles alliances stratégiques. Dans ce contexte, la BAD pourrait être amenée à renforcer les partenariats intra-continentaux et à explorer davantage les relations avec l’Europe et l’Asie.
Un continent en quête de transformation
Le mandat de Sidi Ould Tah débute à un moment où l’Afrique aspire à une transformation notable. Le continent souhaite s’affranchir de certaines dépendances historiques pour embrasser un avenir autonome et résilient. Les défis sont nombreux : infrastructures en développement, accès inégal à la technologie, ou encore croissance démographique rapide. Au-delà de l’ombre du passé, ce leadership aspire à faire de l’Afrique un acteur majeur de l’économie mondiale du XXIe siècle.
Ainsi, en tant que nouveau président de la BAD, Sidi Ould Tah est appelé à être à la fois un gardien de la continuité et un innovateur face aux obstacles imprévus du paysage international.
Source : Le Monde.