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Jacqueline Jacob. Image : Capture d'écran France TV.

Affaire Grégory : Jacqueline Jacob mise en examen, nouveau rebondissement 40 ans après le drame

Plus de quarante ans après la mort du petit Grégory Villemin, retrouvé noyé dans la Vologne en 1984, la justice relance l’enquête. Jacqueline Jacob, la grand-tante de l’enfant, a été mise en examen pour « association de malfaiteurs » ce vendredi à Dijon. L’octogénaire, soupçonnée d’avoir été l’un des corbeaux, a été laissée libre.

Quarante ans après l’un des crimes les plus énigmatiques de l’histoire judiciaire française, l’affaire Grégory connaît un nouveau rebondissement. Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit garçon de quatre ans retrouvé mort le 16 octobre 1984 dans la Vologne, a été mise en examen pour « association de malfaiteurs » à l’issue de son audition par la cour d’appel de Dijon, ce vendredi 24 octobre 2025. Âgée de 81 ans, elle a été laissée libre à l’issue de la procédure.

Soupçonnée d’avoir été l’un des « corbeaux » ayant adressé des lettres et appels anonymes à la famille Villemin, Jacqueline Jacob aurait, selon les enquêteurs, revendiqué le meurtre du jeune Grégory. Une expertise évoque la possibilité qu’il y ait eu jusqu’à cinq corbeaux distincts.

Son avocat, Me Stéphane Giuranna, a annoncé son intention de faire appel de la mise en examen, qu’il juge « infondée », rappelant que sa cliente « n’a fait l’objet d’aucune mesure de coercition, ni même de contrôle judiciaire ». L’avocat a également souligné qu’une expertise vocale ancienne identifiait la voix du corbeau comme celle d’« un homme âgé de 45 à 55 ans », ce qui exclurait Jacqueline Jacob.

Déjà mise en examen en 2017 pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », puis emprisonnée quatre jours avant l’annulation de la procédure en 2018 pour vice de forme, Jacqueline Jacob retrouve aujourd’hui le centre de l’affaire. Son autre avocat, Me Alexandre Bouthier, dénonce une « justice qui n’apprend pas de ses erreurs » et qualifie les analyses de stylométrie, qui comparent l’écriture des lettres anonymes, de « gadget ».

Selon un rapport cité par l’AFP, une étude linguistique soutient pourtant « très fortement » l’hypothèse que Jacqueline Jacob ait rédigé la lettre du 16 octobre 1984, celle qui revendiquait le meurtre du petit garçon. La missive contenait des propos glaçants : « J’espère que tu mourras de chagrin le chef… Voilà ma vengeance. Pauvre con. »

La famille Villemin, qui avait reçu des dizaines de lettres anonymes avant le drame, faisait l’objet de tensions anciennes avec les Jacob. Jean-Marie Villemin, jeune contremaître en pleine ascension sociale, suscitait des jalousies dans son entourage. Selon certains témoins, Jacqueline Jacob, militante CGT, l’aurait insulté publiquement en 1982.

Malgré les soupçons, le procureur général de Dijon, Philippe Astruc, avait estimé que la mise en examen n’était « pas justifiée ». Dans ses réquisitions, il soulignait que les éléments à charge « ne suffisent pas à constituer des indices graves ou concordants », même s’ils « interrogent légitimement sur la participation de Jacqueline Jacob à la rédaction de certains écrits ou appels anonymes ».

L’affaire Grégory, ouverte depuis 1984, reste un labyrinthe judiciaire où les pistes se croisent sans jamais se rejoindre. Quarante ans après le drame, la vérité continue d’échapper aux enquêteurs.

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affaire Grégory, Jacqueline Jacob, Grégory Villemin, justice, Dijon

Image :

Illustration 16/9 sans texte : une salle de tribunal vide à la lumière tamisée, ambiance grave et silencieuse, symbolisant la persistance du mystère judiciaire autour de l’affaire Grégory.

Sources :

CNEWS – Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit Grégory, mise en examen – lien – 24 octobre 2025

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