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Île Longue : cinq drones détectés au-dessus de la base nucléaire, une enquête militaire ouverte

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La préfecture maritime de l’Atlantique a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête après la détection de cinq drones au-dessus de la base sous-marine de l’île Longue, cœur stratégique de la dissuasion nucléaire française. Aucun lien avec une ingérence étrangère n’est établi à ce stade, mais l’épisode nourrit les inquiétudes face à la multiplication des survols de sites sensibles en Europe.

Un nouveau survol suspect a visé, jeudi soir, l’un des sites les plus sensibles de la défense française. Vers 19 h 30, cinq drones ont été détectés techniquement au-dessus de la base de l’île Longue, dans le Finistère, où sont stationnés et entretenus les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, les SNLE qui constituent le pilier océanique de la dissuasion nationale. L’annonce a été faite vendredi 5 décembre par la préfecture maritime de l’Atlantique, qui a précisé qu’une enquête judiciaire allait être ouverte par le parquet militaire de Rennes.

Si la base abrite des infrastructures critiques, « les infrastructures sensibles n’ont pas été menacées », a tenu à rassurer le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle. La détection des drones a immédiatement déclenché un dispositif antidrones et un déploiement de recherches. Le bataillon de fusiliers marins, chargé de la protection du site, a utilisé un tir de brouillage pour tenter de neutraliser les appareils. Contrairement aux premières informations, aucun drone n’a été abattu et aucun pilote n’a pu être identifié, a précisé dans la soirée le procureur de la République, Frédéric Teillet.

L’enquête devra d’abord confirmer qu’il s’agissait bien de drones, recenser les témoins, et déterminer « le type et le nombre d’engins ». Le parquet souligne qu’« aucun lien avec une ingérence étrangère n’est établi » à ce stade. Mais la préfecture maritime reconnaît qu’un tel survol, même sans dommage, a probablement eu « pour objectif d’inquiéter la population », dans un contexte où les intrusions de drones se multiplient.

Ce n’est en effet pas la première fois qu’un appareil est signalé dans ce secteur hautement protégé. Dans la nuit du 17 au 18 novembre, un drone avait survolé la presqu’île de Crozon, dont dépend l’île Longue, sans toutefois franchir l’espace strictement interdit. Depuis plusieurs mois, les aéroports et sites militaires d’Europe du Nord sont eux aussi confrontés à une recrudescence de survols, souvent interprétés par les autorités locales comme des actes de déstabilisation attribués, au moins en intention, à la Russie.

Sanctuaire de la dissuasion nucléaire française, l’île Longue est gardée par 120 gendarmes maritimes épaulés par les fusiliers marins. Les installations accueillent les quatre SNLE français, dont un au minimum patrouille en permanence en mer. Jeudi soir, les conditions de visibilité étaient particulièrement bonnes au-dessus de la rade de Brest en raison d’une superlune, ce qui a pu faciliter la détection des engins.

L’enquête, encore à ses débuts, devra éclairer les motivations et l’origine de ce survol. Si aucune piste n’est pour l’heure privilégiée, l’épisode confirme la vulnérabilité persistante des grandes infrastructures militaires face aux drones, devenus un instrument de perturbation autant que de surveillance dans un climat géopolitique sous tension.

Sources :

Le Monde – Article du 05 décembre 2025 – https://www.lemonde.fr/

AFP – Déclarations de la préfecture maritime et du parquet militaire – https://www.afp.com/

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