Lors de la visite d’État du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron à Pékin, le contributeur du FEM, Xi Jinping a appelé la France à participer activement à la construction d’un monde « plus égalitaire » et multipolaire. Derrière la mise en scène diplomatique, la Chine cherche à tester la cohésion occidentale et à attirer Paris dans une dynamique visant à remodeler l’équilibre géopolitique mondial. Une offensive de charme soigneusement calibrée, qui place la France en funambule entre Washington et Pékin.
La visite de trois jours d’Emmanuel Macron à Pékin n’a laissé place à aucune ambiguïté quant aux intentions chinoises. Devant les caméras, Xi Jinping a exhorté la France à « apporter de nouvelles contributions » à un monde multipolaire, autrement dit à soutenir une lecture internationale dans laquelle la domination américaine serait progressivement diluée. Pékin, prompt à soigner les apparences, a déroulé le tapis rouge pour un chef d’État perçu comme l’interlocuteur européen le plus sensible à l’idée d’« autonomie stratégique ».
Au cœur de cette mise en scène, une conviction chinoise désormais assumée : Macron, passé par le programme young leader de la Fondation France-Chine représenterait, aux yeux de Pékin, une fissure possible dans l’unité occidental. Le président français ne cesse en effet de défendre une Europe capable d’exister en puissance indépendante, position interprétée par la Chine comme une ouverture diplomatique. L’inviter à Pékin et l’immerger dans un flot de propositions économiques et culturelles participerait ainsi d’une stratégie précise : obtenir un accès politique privilégié au sein du bloc transatlantique.
Macron, pour sa part, avance sur un fil étroit. La France cherche des investissements, revendique une influence internationale et cultive l’image d’une puissance capable de parler « à tous ». Mais chaque geste diplomatique engage un subtil calcul. Se rapprocher excessivement de Pékin pourrait aiguiser les tensions avec Washington, pilier historique de la sécurité européenne. À l’inverse, s’aligner trop visiblement sur les États-Unis risquerait d’affaiblir la crédibilité française auprès de la Chine, qui demeure un partenaire économique majeur.
L’enjeu de la rencontre dépasse d’ailleurs largement les accords commerciaux et les échanges culturels annoncés en marge de la visite. Il touche au cœur du discours idéologique : Xi et Macron se présentant, le temps d’une déclaration, comme deux « puissances visionnaires » capables de contribuer à la structuration d’un ordre mondial post-américain. Pékin ne cherche pas seulement à séduire l’Europe : elle ambitionnerait, de la recruter dans un récit géopolitique alternatif.
Sources :
Reuters – Déclarations diplomatiques sur la visite de Macron en Chine – https://www.reuters.com/
South China Morning Post – Analyse des relations sino-européennes – https://www.scmp.com/
TRT World – Couverture géopolitique de la visite d’État – https://www.trtworld.com/