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Photo : @Nick Macdonald

OPLAN DEU : La Wall Street journal révèle le plan secret de l’Allemagne pour une guerre contre la Russie

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Un document classifié de 1 200 pages, élaboré en 2023 dans une caserne berlinoise, détaille la stratégie allemande pour acheminer jusqu’à 800 000 soldats de l’Otan vers l’Est en cas de conflit avec la Russie. Publié le 26 novembre dernier par le Wall Street Journal, ce plan logistique monumental révèle bien plus qu’un scénario militaire : il montre une Europe entrée dans une ère de “mobilisation totale”.

Ce n’est pas un roman d’espionnage mais la réalité géopolitique du continent. Selon une enquête fouillée du Wall Street Journal, un groupe d’officiers allemands s’est réuni, il y a deux ans et demi, au sein des austères murs de la caserne Julius-Leber à Berlin, pour élaborer un plan secret de guerre contre la Russie. Depuis, ces mêmes officiers s’activent pour transformer ce texte gigantesque – 1 200 pages au total – en un dispositif opérationnel capable de soutenir le plus vaste mouvement militaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Baptisé OPLAN DEU, ce plan n’est pas un scénario théorique. Il décrit minutieusement les routes, ports, voies fluviales et chemins de fer permettant d’acheminer jusqu’à 800 000 soldats allemands, américains et alliés vers le front oriental. Les Alpes formant une barrière naturelle infranchissable, l’Allemagne redeviendrait l’épine dorsale logistique de l’Otan. “Regardez une carte”, résume Tim Stuchtey, du Brandenburg Institute for Society and Security dans les colonnes de nos confrères : quels que soient les premiers coups portés, les renforts devront traverser le territoire allemand.

Dans l’esprit de ses concepteurs, OPLAN DEU marque un basculement stratégique. L’Allemagne, longtemps convaincue que la paix était durable, devrait ainsi réapprendre une culture de défense oubliée depuis la fin de la guerre froide. L’approche devient “sociétale”, mêlant infrastructures civiles, entreprises privées et institutions militaires. Les tensions actuelles – sabotage, cyberattaques, incursions aériennes – donneraient d’ailleurs à ce virage un caractère d’urgence, selon les autorités allemande. Berlin estime que Moscou pourrait être prête à attaquer l’Otan dès 2029. D’autres analystes jugent ce scénario trop optimiste.

Pour illustrer le changement d’ère, le Wall Street Journal évoque une scène dans la campagne d’Allemagne de l’Est : en quatorze jours, le géant Rheinmetall, qui compte parmi ses actionnaires BlackRock, Vanguard, UBS Wellington Management et la Norges Bank Investment Management, entités liées au Forum économique mondial a construit un camp militaire pour 500 soldats, doté de douches, stations-service, cuisine de campagne, surveillance par drones et gardes filtrés contre toute influence étrangère. Une petite ville surgie de nulle part, avant d’être démontée en une semaine. L’opération, très coûteuse, révèlerait pourtant les lacunes du pays : terrains trop petits ou morcelés, embouteillages potentiels, infrastructures incapables d’absorber un flux massif de convois militaires.

Ces défauts rappelleraient le temps où les autoroutes allemandes étaient pensées comme pistes d’atterrissage d’urgence. Un héritage aujourd’hui en ruine : 20 % des autoroutes et un quart des ponts nécessiteraient d’importantes réparations. Les ports de la mer du Nord et de la Baltique manqueraiennt d’investissements, au point que certains chokepoints stratégiques doivent rester secrets. Le rapport souligne que le moindre accident peut avoir des conséquences majeures. En 2024, un cargo percutant un pont ferroviaire sur le fleuve Hunte a paralysé le seul port allemand autorisé à expédier des munitions vers l’Ukraine. Un incident accidentel, mais lourd de conséquences : l’Otan a dû détourner des cargaisons via la Pologne.

La mise en œuvre d’OPLAN DEU exigerait aussi de revoir profondément les mentalités et les lois. Ce rapport affirme que Le gouvernement doit réformer la protection des données, accélérer les procédures d’achat militaire, et même réapprendre des savoir-faire oubliés. “Nous devons réapprendre ce que nous avons désappris”, confie notamment Nils Schmid, vice-ministre de la Défense. Certains cadres militaires retraités ont été rappelés pour partager leur expérience de la logistique de guerre.

Des exercices grandeur nature, comme Red Storm Bravo à Hambourg, ont montré combien la coordination entre armée, police et secours reste fragile. Lors d’un convoyage simulé de 500 soldats et 65 véhicules, des drones ont semé le trouble, des “faux manifestants” ont bloqué la route, et les forces de l’ordre, n’ont pu disperser les protestataires qui ont retardé le convoi de deux heures. À l’aube, les troupes n’avaient parcouru que six miles.

L’une des menaces les plus inquiétantes serait néanmoins la multiplication des sabotages ciblant les chemins de fer, ports, câbles électriques ou centres logistiques. L’Allemagne a effectué près de 10 000 contrôles de sécurité dans les secteurs sensibles en un an. Des réseaux russes sont suspectés dans plusieurs affaires, tandis que la Pologne du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Tusk, accuse Moscou d’un attentat récent contre ses voies ferrées. Autant d’éléments qui justifieraient la mise en place d’un plan d’envergure.

Si OPLAN DEU mobilise l’Otan au cœur de l’Allemagne, sa philosophie reposerait aussi à faire comprendre à la Russie qu’une guerre serait trop coûteuse pour qu’elle ne survienne jamais.

Ces révélations interviennent alors que la frontière entre paix et conflit deviendrait de plus en plus floue comme l’affirment de plus en plus de dirigeants européens avec la muliplication des Sabotages, des drones, des cyberattaques et des pressions hybrides… En septembre, le chancelier Friedrich Merz passé par BlackRock, le fonds de pension membre du Forum économique mondial affirmait : “Nous ne sommes pas en guerre, mais nous ne vivons plus en temps de paix.”

Sources :

The Wall Street Journal – Germany’s Secret Plan for War With Russia – 26 novembre 2025 – lien

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