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Image : Capture d'écran compte X de Maes.

Maes condamné à sept ans de prison au Maroc : le rappeur reconnu coupable d’avoir commandité un enlèvement

La chambre criminelle de Tanger a condamné Maes à sept ans de prison ferme pour avoir orchestré une tentative d’enlèvement et de séquestration sur fond de litige financier. Détenu depuis janvier, le rappeur franco-marocain reste également visé par plusieurs procédures en France, indépendantes de cette affaire marocaine.

Le parcours de Maes, longtemps l’une des étoiles montantes du rap français, s’enfonce un peu plus dans la tourmente judiciaire. Le 25 novembre, la chambre criminelle de première instance de Tanger l’a condamné à sept ans de réclusion pour avoir planifié une opération punitive à l’encontre d’un homme avec lequel il était en conflit au sujet de revenus liés à des concerts. L’information, révélée par le site marocain Le 360, a depuis été confirmée par plusieurs médias locaux. L’artiste, de son vrai nom Walid Georgey, était incarcéré en détention préventive depuis son arrestation à l’aéroport Mohammed-V en janvier dernier.

Selon TelQuel, Maes aurait quitté les Émirats arabes unis, où il résidait, après avoir appris la visite imminente du ministre français de l’Intérieur dans le Golfe. Craignant une extradition vers la France, où un mandat d’arrêt international avait été émis contre lui, il se serait rendu volontairement au Maroc. Ce déplacement n’a toutefois pas empêché son arrestation. Les services de police marocains suivaient de près un projet d’enlèvement visant un homme avec lequel le rappeur était en litige, et qui devait être intercepté à Tanger.

Les investigations rapportées par Le 360 décrivent un scénario inquiétant : Maes aurait pris contact avec un groupe criminel basé à Fès pour organiser la séquestration et les violences, une réunion préparatoire devant se dérouler à Tanger. L’opération est finalement déjouée par la police au moment où les agresseurs s’apprêtaient à passer à l’acte. Le tribunal a condamné Maes pour « constitution d’une bande criminelle », « tentative d’enlèvement et de séquestration » et « incitations à commettre des crimes et délits », malgré ses dénégations. D’après Médias24, ses complices écopent de peines allant d’un à dix ans de prison, assorties pour trois d’entre eux d’une lourde amende de 23,6 millions de dirhams — près de 2,2 millions d’euros.

Cette affaire marocaine s’ajoute à un passif judiciaire déjà conséquent en France. En 2023, un mandat d’arrêt est émis après que le rappeur a manqué une convocation devant le tribunal, où il devait comparaître pour des « violences en réunion ». Il est condamné en juin 2024 à dix mois de prison et 10 000 euros d’amende pour des coups portés en 2018 lors d’une session d’enregistrement. En parallèle, il est mis en cause dans une affaire plus grave concernant l’influenceur Aquababe. Ce dernier affirme avoir été séquestré et violenté en 2019, après avoir relayé une rumeur sur l’orientation sexuelle de l’artiste. Les vidéos montrant le jeune homme, nu et terrorisé, avaient circulé massivement en 2022, provoquant une forte indignation.

Si sa première plainte pour « violences aggravées » a été classée sans suite, Aquababe a annoncé son intention de se constituer partie civile dans une nouvelle procédure pour « séquestration aggravée », « violences en réunion » et « actes de tortures et de barbarie ». Alors que Maes purge désormais sa peine au Maroc, les dossiers français pourraient donc se poursuivre indépendamment.

Sources :

Le 360 – Article du 25 novembre 2025 – https://www.le360.ma/

TelQuel – Article cité – https://telquel.ma/

Médias24 – Informations judiciaires – https://www.medias24.com/

Libération – Article original de Maud Mathias – https://www.liberation.fr/

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