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Photo : @Paul Hudson/Wikipedia

Kneecap à Rock en Seine : une scène musicale transformée en tribune politique pour Gaza

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Malgré la controverse, le groupe nord-irlandais Kneecap a livré un concert engagé au festival Rock en Seine, appelant à la « libération de la Palestine » et accusant le gouvernement israélien de « crimes de guerre ». Entre ambiance électrique et surveillance renforcée, la prestation a cristallisé les tensions.

Le festival Rock en Seine, qui se tenait ce week-end à Saint-Cloud, a été le théâtre d’une performance qui a largement dépassé le cadre musical. Le groupe nord-irlandais Kneecap, connu pour ses prises de position radicales, a profité de sa présence sur la grande scène dimanche 24 août pour défendre la cause palestinienne avec virulence. Sous les yeux d’un public conquis mais d’autorités en alerte, le trio a dénoncé la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, qualifiant Benyamin Nétanyahou de « criminel de guerre » et accusant le gouvernement français de « complicité ».

Sur scène, l’esthétique scénique ne laissait place à aucun doute : un drapeau palestinien en fond, la mention « Free Palestine » projetée en lettres géantes et des slogans martelés au micro en ouverture et en clôture du concert. « Nous ne sommes pas contre Israël », a nuancé le groupe, tentant d’isoler sa critique du pouvoir israélien de toute accusation d’antisémitisme. Pourtant, la tension était palpable, renforcée par des consignes strictes de sécurité, des fouilles renforcées et la présence policière autour du site.

Le concert a d’ailleurs été brièvement perturbé par des militants du collectif « Nous vivrons » qui ont déployé des pancartes accusant le groupe d’antisémitisme. Rapidement exfiltrés, ces opposants ont vu leur action balayée par un Kneecap imperturbable : « C’est que de l’amour. Libérez la Palestine », a lancé l’un des membres au micro, dans une ambiance survoltée.

La polémique avait enflé bien avant l’entrée en scène du groupe. Mo Chara, membre de Kneecap, est actuellement poursuivi au Royaume-Uni pour avoir arboré en concert un drapeau du Hezbollah, organisation classée terroriste par Londres. Sa comparution récente à Londres et la procédure en cours — décision attendue le 26 septembre — ont jeté une ombre judiciaire sur la venue du groupe. Dans ce contexte, plusieurs élus, dont Bruno Retailleau, avaient demandé l’annulation du concert. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), par la voix de son président Yonathan Arfi, avait dénoncé une offense à la mémoire des victimes françaises du Hamas et du Hezbollah.

Les conséquences politiques ne se sont pas fait attendre. La mairie de Saint-Cloud a supprimé sa subvention de 40 000 euros à Rock en Seine, et la région Île-de-France a retiré les aides prévues pour 2025. Ce retrait pourrait peser lourd, alors que l’édition 2024 avait bénéficié de près de 450 000 euros d’aides publiques.

Malgré tout, les organisateurs ont assumé leur choix. Rock en Seine, détenu par le groupe américain AEG et le fonds Combat de Matthieu Pigasse, a défendu une programmation relevant de la « liberté de création et d’expression ».

Sources :
Le Parisien – 25 août 2025 – lien
France Info – 25 août 2025 – lien
Libération – 24 août 2025 – lien

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