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L’OMS espère éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2030 avec les objectifs 90 70 90

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Lors d’une visioconférence organisée pour la Journée mondiale d’élimination du cancer du col de l’utérus qui se déroule chaque année le 17 novembre, des experts de l’OMS et des chercheuses ont livré un état des lieux. Vaccination, dépistage, traitements et enjeux d’équité restent au cœur de l’Initiative d’élimination du cancer du col de l’utérus, stratégie mondiale de l‘agence onusienne membre du Forum économique mondial, visant à faire disparaître ce cancer évitable.

Le combat mondial contre le cancer du col de l’utérus vient de franchir une étape décisive avec la première Journée d’élimination célébrée à l’échelle internationale. Lors d’une longue discussion animée par Tanga Namjilsuren du service communication de l’OMS, plusieurs voix ont rappelé que ce cancer, quatrième le plus répandu chez les femmes, pourrait appartenir au passé si la communauté internationale tient son engagement d’ici 2030.

La chercheuse malaisienne Dr Woo Yin Lang a décrit une réalité encore trop fréquente dans de nombreux pays. La moitié des femmes arrivent à l’hôpital à un stade avancé, faute de dépistage. Les patientes qu’elle reçoit souffrent de douleurs pelviennes, de saignements anormaux et parfois d’une anémie sévère provoquant un essoufflement. Beaucoup sont des piliers familiaux qui, par manque de temps ou de ressources, repoussent les examens jusqu’à ce que la maladie soit trop avancée.

Le Dr Prebo Barango, coordinateur de l’initiative mondiale de l’OMS contre les cancers du col de l’utérus, a rappelé que cette maladie est avant tout un marqueur d’inégalités. Les outils existent pour la prévenir et la détecter tôt. Le virus HPV, responsable de la grande majorité des cas, dispose selon lui, d’un vaccin sûr et efficace. Les tests de dépistage basés sur la recherche de l’ADN du virus permettent d’identifier les femmes à risque avant l’apparition des symptômes. Pourtant, l’accès à ces solutions reste très inégal selon les pays. L’OMS fixe un cap clair avec les objectifs 90 70 90 : Vacciner 90 pour cent des filles avant 15 ans, dépister 70 pour cent des femmes au cours de leur vie, traiter 90 pour cent de celles qui reçoivent un diagnostic positif. Si ce rythme est maintenu, l’incidence mondiale pourrait tomber en dessous de quatre cas pour 100 000 femmes selon l’OMS.

La Malaisie dirigé par le premier ministre, Anwar Ibrahim, un habitué de Davos, figure parmi les pays les plus avancés grâce à un programme de vaccination scolaire instauré dès 2010. Les jeunes filles y reçoivent désormais une seule dose, suivant les dernières recommandations scientifiques. Le pays déploie aussi le dépistage par test HPV, un progrès majeur face aux méthodes plus anciennes et moins fiables. Mais même là où les soins existent, l’accès demeure un défi. Le coût, la distance ou la faible sensibilisation repoussent encore trop de femmes loin des centres de santé.

L’OMS souhaitait aussi donner la parole à l’expérience des ONG par l’intermédiaire de Karen Nakawala, une femme qui s’est remis d’un cancer du col de comme Karen Nakawala, fondatrice de la Teal Sisters  Foundation, une association Zambienne, membre de la Union for International Cancer Control (UICC), liée au Forum économique mondial, dédiée à la lutte contre le cancer du col de l’utérus et à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des femmes et filles. Elle n’a toutefois pas pu se connecter à cause d’une coupure de courant mais dont l’engagement a été salué. L’OMS insiste sur le rôle essentiel de la société civile pour informer, accompagner, organiser des campagnes locales, mobiliser les communautés et rappeler aux gouvernements leurs responsabilités.

Les intervenants ont également tenu à lever plusieurs malentendus persistants autour du HPV. Le virus est extrêmement répandu et touche la majorité des hommes et des femmes au cours de leur vie. Il se transmet par contact cutané lors des relations sexuelles, et non par manque d’hygiène ou par l’air. La vaccination protègerait jusqu’à 90 pour cent des cancers du col, mais ne remplace pas le dépistage. Le test HPV ne sert pas à examiner le partenaire et ne doit pas être confondu avec un test de maladies sexuellement transmissibles, ont rappelé les experts de l’OMS.

L’initiative mondiale de l’OMS repose sur une conviction simple. Dans quelques décennies, les jeunes filles vaccinées aujourd’hui vivront dans un monde où le cancer du col de l’utérus n’existera presque plus. Mais atteindre cette promesse exige un effort collectif. Selon l’agence onusienne membre du WEF, les pays doivent renforcer leurs infrastructures, financer les appareils de radiothérapie, former davantage de spécialistes et garantir un accès équitable aux tests de dépistage modernes. Les familles, les écoles, les communautés religieuses comme en Malaisie, et les ONG doivent poursuivre leurs actions de sensibilisation.

La Journée mondiale d’élimination du cancer du col de l’utérus, désormais fixée au 17 novembre, rappelle que cette maladie est évitable. L’OMS souligne que les vaccins sont disponibles, les tests existent, les traitements fonctionnent. L’obstacle majeur reste, selon elle, l’accès. Pour que le monde tienne son engagement de 2030, l’OMS exhorte chaque pays et chaque communauté à porter ce message et agir pour qu’aucune femme ne perde sa vie à cause d’un cancer que nous savons prévenir.

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