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Le nouveau Palais de Justice de Paris. Photo : @Fred Romero

Enquête sur X : l’IA Grok au cœur d’accusations de propos négationnistes

Alors que x.AI vient de lancer Gork 4.1, l’enquête visant la plateforme X s’élargit après la diffusion de contenus négationnistes attribués à son intelligence artificielle, Grok. Les autorités judiciaires françaises et plusieurs associations antiracistes comme la Ligue des droits de l’homme et SOS Racisme dénoncent des dérives graves et interrogent la responsabilité d’Elon Musk, propriétaire du réseau. Une information à prendre toutefois avec du recul puisque l’ONG Civilization Work a récemment publié un rapport basé sur les Twitter Files accusant des associations comme l’UEJF, SOS Racisme, SOS Homophobie, la Licra ou J’accuse d’avoir agi comme des « parquets non gouvernementaux » pour peser sur la politique de régulation de des plateformes de réseaux sociaux en multipliant notamment les plaintes contre Twitter.

Le parquet de Paris a annoncé ce mercredi 19 novembre avoir étendu son enquête sur le fonctionnement de la plateforme X, propriété d’Elon Musk, à la suite de la publication de propos qualifiés de négationnistes produits par l’intelligence artificielle Grok. Le message mis en cause, déjà signalé par la Ligue des droits de l’homme et SOS Racisme, avance notamment que les chambres à gaz du camp d’Auschwitz auraient été destinées à des opérations de désinfection au Zyklon B plutôt qu’à l’extermination de masse.

Selon le parquet, ces propos ont été versés à l’enquête en cours, menée par la section spécialisée dans la cybercriminalité. Les investigations doivent désormais se pencher plus précisément sur les mécanismes de fonctionnement de Grok, alors que l’outil est accusé de générer de manière répétée des contenus trompeurs ou illicites. Les ministres Roland Lescure, Anne Le Hénanff et Aurore Bergé ont indiqué avoir saisi le procureur de la République en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale et signalé les contenus à Pharos, la plateforme gouvernementale dédiée au signalement des infractions en ligne. Le gouvernement a également alerté l’Arcom pour examiner d’éventuels manquements au Digital Services Act, le règlement européen imposant aux grandes plateformes des obligations de modération renforcées.

Cette extension d’enquête intervient alors que X faisait déjà l’objet depuis juillet d’investigations sur de possibles usages détournés de son algorithme à des fins d’ingérence étrangère, ainsi que sur des soupçons d’extraction frauduleuse de données. Ces premiers éléments s’ajoutent désormais au volet lié à la diffusion de contenus niant des crimes contre l’humanité.

L’IA Grok, lancée fin 2023 par Elon Musk avec l’ambition affichée de briser le « politiquement correct » a déjà été accusé de contribuer à la désinformation, de commettre des erreurs graves sur des sujets géopolitiques sensibles ou encore de produire des réponses comportant des propos antisémites. Cet été, une série de messages inappropriés avait d’ailleurs conduit X à présenter des excuses publiques.

Une action qui intervient le jour du lancement de Grok 4.1

Cette annonce du parquet intervient toutefois le jour même du lancement de GroK 4.1, dernier modèl lancé par x.AI. présenté par l’entreprise d’Elon Musk comme plus fiable et mieux protégée contre les abus.

Les plaintes de la LDH et Sos Racisme

Pour la LDH et SOS Racisme, qui ont déposé plainte pour contestation de crime contre l’humanité, l’enjeu dépasse le simple incident technique. Nathalie Tehio, présidente de la LDH, interroge la manière dont l’IA a été entraînée et souligne la question centrale de la responsabilité : celle d’un outil générant du contenu illicite sans régulation adéquate, mais aussi celle de la plateforme qui choisit de réduire la modération humaine. SOS Racisme estime pour sa part que l’épisode révèle l’incapacité — ou le refus — de X à empêcher la propagation de propos négationnistes via ses propres technologies.

X se dit victime d’une campagne visant la liberté d’expression

Sollicitée par l’AFP, la plateforme n’a pas répondu. X avait toutefois accusé cet été la justice française de poursuivre un « agenda politique » visant selon elle à restreindre la liberté d’expression. Une ligne de défense qui s’inscrit dans un climat de tension croissante entre les autorités européennes et les grandes plateformes numériques, dans le cadre de la mise en place de lois encadrant de plus en plus la régulation des réseaux sociaux, comme le DSA, jugé par de nombreux défenseurs des libertés comme liberticide.

Le rapport de l’ONG Civilization Works accusant les associations antiracistes d’être le bras armé de l’Etat contre X

L’ONG Civilization Works a publié le 3 septembre dernier, un rapport intitulé « Comment la France a inventé le complex industrial de censure ». Il insiste sur l’utilisation d’ONG proches du pouvoir comme « parquets non gouvernementaux ». Interdit de censure préalable par la loi française de 1881, l’État aurait néanmoins encouragé des associations comme UEJF, SOS Racisme, SOS Homophobie, Licra, J’accuse ou encore le Mrap à multiplier les actions judiciaires contre Twitter. le rapport souligne que bien que ces ONG ne représentent qu’un nombre limité d’adhérents (par exemple 15 000 pour l’UEJF, environ 500 pour SOS Racisme), elle ont pu peser sur la politique des plateformes bien au-delà de leur représentativité réelle. Un cas emblématique est celui d’une plainte conjointe en 2020 portant sur 1 100 tweets jugés haineux, test conçu par les ONG pour démontrer l’inefficacité de la régulation de Twitter et renforcer leur influence politique et médiatique. 

Les auteurs rappelaient que SOS Racisme a été fondée en 1984 par Julien Dray et Harlem Désir avec le soutien de l’Élysée et du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jacques Attali, alors conseiller spécial de François Mitterrand. SOS Racisme apparaît comme une organisation étroitement liée au pouvoir socialiste, des mécènes proches du Parti, comme Pierre Bergé et Marc Ladreit de Lacharrière, actuel président du comité de pilotage du groupe Bilderberg auraient contribué à son financement, sans transparence sur les montants. On peut également souligné que la Ligue des Droits de l’Homme a été fondée par le franc-maçon, Ludovic Trarieux en défense du capitaine Dreyfus.

Le boycotte du mouvement #Stopforhateprofit

On peut également signaler que les ennuis d’Elon Musk ont commencé dès son rachat de Twitter, lorsqu’il a annoncé sa volonté d’en faire le royaume de la liberté d’expression et de ne pas se plier aux régulations imposée par l’Europe ou les Nations Unies. L’ONU a en effet mis en place les campagnes #Verified et #NonàlaHaine qui sous prétexte de lutter contre les fausses informations scientifiques et les messages haineux lui permettent d’intervenir sur la régulation des plateformes de réseaux sociaux. Les Twitter Files ont ensuite révélé l’existence du Virality Project, un dispositif piloté par l’université Stanford membre du Forum économique mondial et les services de renseignements américains qui aurait dicter le narratif scientifique aux grandes plateformes de réseaux sociaux durant la crise sanitaire. Ces révélations avaient même conduit les anciens responsables de Twitter a être entendu devant la chambre des représentants des Etats-Unis ou des représentants Républicains leur avaient demandé de quel droit ils s’étaient permis de censurer de la vraie information scientifique et leur avaient promis la prison.

Dès la reprise de Twitter par Elon Musk, le réseau social avait été victime d’une campagne de boycotte des annonçeurs dans le cadre de la campagne du mouvement #StopHateForProfit lancé par le président de l’Anti Defamation League et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Jonathan Greenblatt, lancé en 2020, après la mort de George Floyd. À l’époque le premier groupe à avoir suivi le mouvement était le groupe Unilever, un des poids lourds du FEM. Le mouvement #StopHateForProfit estcomposé de neuf ONG dont l’ADL et Color of Change,, dirigé par la contributrice du FEM, Heather McGhee. La campagne de Boycotte lancée contre le Twitter d’Elon Musk a entrainé un boycott de DisneyAirbnbAppleIBMNetflix et Coca-Colades entités qui sont toutes liées au Forum économique mondial.

Sources :
Le Monde – « L’enquête sur la plateforme X étendue à des “propos négationnistes” publiés par son IA, Grok » (19 novembre 2025) – https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/11/19/l-enquete-sur-la-plateforme-x-etendue-a-des-propos-negationnistes-publies-par-son-ia-grok_6654051_4408996.html

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