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Zelensky. Photo : DR

Ukraine : le scandale de corruption à 100 millions de dollars ébranle le pouvoir à Kiev

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Une enquête anticorruption d’ampleur inédite vise plusieurs proches du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky accusés d’avoir détourné près de 100 millions de dollars de contrats publics liés à l’énergie nucléaire. Alors que le pays subit les coupures d’électricité provoquées par les bombardements russes, l’affaire fait vaciller la confiance envers les élites ukrainiennes.

C’est un séisme politique dont l’Ukraine se serait volontiers passée. Lundi 10 novembre, les agences anticorruption du pays ont dévoilé les premiers résultats d’une enquête tentaculaire baptisée « Opération Midas », révélant l’existence d’un réseau ayant siphonné environ 100 millions de dollars destinés à la société nationale d’énergie nucléaire, Energoatom. Selon The Kyiv Independent, l’affaire constitue le plus grave scandale de corruption depuis l’arrivée au pouvoir de Volodymyr Zelensky, d’autant plus retentissant qu’il éclate en pleine crise énergétique, alors que les bombardements russes plongent régulièrement des millions d’Ukrainiens dans le noir.

Depuis quinze mois, le Bureau national anticorruption (NABU) et le Parquet spécial anticorruption (SAP) accumulaient écoutes téléphoniques – plus de 1 000 heures –, documents saisis et preuves matérielles, dont des valises remplies de billets en liquide. Cinq des sept suspects ont désormais été arrêtés. Le mode opératoire présumé reposait sur des commissions occultes de 10 à 15 % imposées sur des marchés publics, avant que les fonds ne soient blanchis via des circuits parallèles.

L’un des noms les plus marquants est celui de German Galushchenko, ministre de la Justice et ancien ministre de l’Énergie, suspendu mercredi matin. Les procureurs l’accusent d’avoir facilité les opérations de l’homme d’affaires Timur Mindich, présenté par plusieurs médias ukrainiens comme un proche du président Zelensky depuis leur collaboration au sein de la société de production Kvartal 95. Mindich aurait quitté le pays pour Israël après avoir été alerté de l’enquête.

Autre figure-clé : Oleksiy Chernyshov, ancien vice-Premier ministre, désigné sous le nom de code « Che Guevara » dans les documents du NABU. Il est poursuivi pour enrichissement illicite après avoir touché plus d’un million de dollars grâce au système de rétrocommissions. D’anciens cadres d’Energoatom, dont Ihor Myroniouk et Dmytro Basov, figurent également dans le dossier.

Les enquêteurs ont par ailleurs ouvert un second volet portant sur un marché d’équipements militaires surévalués. Selon Politico, des responsables du ministère de la Défense auraient tenté d’imposer l’achat de gilets pare-balles chinois de mauvaise qualité à un prix gonflé. Rustem Umerov, devenu depuis secrétaire du Conseil de sécurité, affirme avoir stoppé la procédure : « Aucun paiement n’a été effectué et aucun matériel n’a été livré », a-t-il assuré sur Facebook.

Si aucune preuve n’indique une implication directe de Volodymyr Zelensky, le scandale surgit dans un contexte politique tendu. Cet été, la tentative de placer le NABU et le SAP sous la tutelle du procureur général avait été perçue comme une manœuvre pour affaiblir les contre-pouvoirs, déclenchant d’importantes manifestations qui ont forcé la présidence à reculer. Le chef de l’État a réagi lundi en appelant à « des sanctions exemplaires » et en rappelant que « l’inévitabilité de la punition » est essentielle pour préserver la confiance publique.

Source :

Paris-Match.

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