Invité de la matinale de RTL, Alain Souchon s’est exprimé sans détour sur la montée du Rassemblement national. Le chanteur de 81 ans juge improbable l’arrivée du parti d’extrême droite à l’Élysée et assure qu’en cas de victoire, il quitterait la France pour la Suisse. Des propos tranchants qui résonnent dans un paysage politique où les sondages annoncent un RN très haut pour 2027.

Alain Souchon n’a jamais été un artiste qui esquive les sujets politiques. Ce vendredi 14 novembre, au micro de Marc-Olivier Fogiel sur RTL, l’interprète de Foule Sentimentale a livré une analyse franche, presque désarmante, de la situation actuelle. Alors que le Rassemblement national est donné largement en tête dans les intentions de vote pour la présidentielle de 2027, Souchon dit « n’y croire pas une seconde ». « On ne sera jamais dans un pays dirigé par le RN », affirme-t-il, évoquant une montée qui « fait peur » mais ne déboucherait pas, selon lui, sur une victoire finale.

Le chanteur était invité aux côtés de son fils Pierre, avec qui il est actuellement en tournée. Interrogé sur ce qui pourrait nourrir un hypothétique nouvel album, Fogiel l’a lancé sur le thème du RN. L’artiste, marqué par un engagement à gauche de longue date – rappelons qu’il avait interrogé François Mitterrand en 1984 dans une séquence restée célèbre – a répondu sans détour : si le RN remportait l’élection présidentielle, « il y aurait une révolution ».

Lorsque le journaliste rappelle qu’un sondage récent crédite le parti d’extrême droite de 35 à 37 % des voix au premier tour, Souchon balaie l’argument : « 35, ce n’est pas 50 % », glisse-t-il. Puis il lâche une phrase qui a immédiatement fait réagir : « Je ne crois pas que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national pour diriger », utilisant l’ancien nom du RN pour souligner la continuité qu’il estime dangereuse.

L’artiste va plus loin et évoque une issue personnelle en cas de victoire de Marine Le Pen ou Jordan Bardella : « On irait en Suisse », dit-il, profitant de sa double nationalité. Une manière d’exprimer le choc qu’il ressentirait face à un tel basculement politique.

Les propos du chanteur interviennent dans un contexte où les études d’opinion semblent pourtant indiquer un RN confortablement installé en tête. Le dernier sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, dévoilé le 1er novembre, place le parti d’extrême droite à 35 %, loin devant Édouard Philippe (15,5 %), Jean-Luc Mélenchon (12,5 %) et Raphaël Glucksmann (11 %). Les spécialistes appellent toutefois à la prudence : à près de deux ans de l’échéance, rien n’est joué, et les dynamiques électorales peuvent évoluer à rebours des scénarios annoncés.

Pour Alain Souchon, cette incertitude reste le signe que « les Français ont encore soif d’idéal », comme il le confie avec la modestie mélancolique qui lui est propre.

Sources :

RTL – Entretien du 14/11/2025 – [lien]

Le HuffPost – Article source sur les déclarations d’Alain Souchon – [lien]