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Ursula von der Leyen. Photo : @European People's Party

UE : Ursula von der Leyen estime qu’utiliser les avoirs russes gelés est “l’option la plus efficace” pour financer l’Ukraine

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La présidente de la Commission européenne et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ursula von der Leyen, a réaffirmé jeudi 13 novembre que l’utilisation des avoirs russes gelés en Europe constitue, selon elle, la solution la plus efficace pour financer l’Ukraine dans les deux prochaines années. Cette stratégie, actuellement débattue par les États membres, vise à mobiliser une partie des 210 milliards d’euros d’actifs de la Banque centrale russe bloqués dans l’Union européenne.

Dans un discours devant le Parlement européen à Bruxelles, Ursula von der Leyen a défendu un plan consistant à octroyer à l’Ukraine un prêt de 140 milliards d’euros, remboursé uniquement si la Russie paie des réparations de guerre. Ce mécanisme permettrait à l’UE de financer la défense et l’économie ukrainiennes sans solliciter directement les contribuables européens.

L’essentiel des fonds proviendrait des réserves russes immobilisées auprès de la société Euroclear, basée en Belgique.

Soutien des ministres européens des Finances

Réunis jeudi à Bruxelles, les ministres européens des Finances ont affirmé que cette option était la plus rapide et la plus réaliste pour combler le déficit de financement de l’Ukraine, tout en évitant aux États membres une charge fiscale importante.

Le commissaire européen à l’Économie et contributeur du FEM,Valdis Dombrovskis a confirmé qu’un large consensus se dessinait autour de ce mécanisme.

Des réticences, notamment de la Belgique

Malgré cet appui croissant, certains pays manifestent encore des réserves. La Belgique, où se trouvent les principaux avoirs russes via Euroclear, craint notamment : d’être la seule à assumer les risques juridiques potentiels et d’être exposée à d’éventuelles représailles de Moscou, alors que cette démarche est illégale en vertue du droit international. Le Premier ministre Bart De Wever s’inquiète particulièrement des conséquences juridiques et financières et exige des éclaircissements sur le fondement juridique de l’opération.

Les avertissements de la Russie

La Russie a averti qu’elle pourrait mener des actions militaires contre tout pays qui saisirait ses avoirs gelés, jugeant ces mesures comme des attaques économiques directes contre son existence. Moscou a également menacé la Belgique, où sont conservés la majorité de ces fonds via Euroclear, de poursuites judiciaires en cas d’utilisation des avoirs pour financer l’Ukraine. Le renseignement russe (SVR) accuse l’UE de vouloir utiliser des « avoirs russes volés » pour combler une crise économique, affirmant que la Belgique redoute à juste titre les conséquences juridiques d’un tel plan.

En réponse, Bruxelles exige une clause de solidarité garantissant le partage des risques entre tous les États membres.

Un impératif financier alors que l’Ukraine manque de ressources

L’Ukraine pourrait manquer de financements européens dès le premier trimestre 2026, notamment en raison de l’arrêt du soutien américain.

L’UE réfléchit actuellement à trois options : utiliser les avoirs russes gelés (option privilégiée par la Commission) ; financer directement l’Ukraine via les budgets nationaux ; ou permettre à l’UE d’emprunter sur les marchés.

Les deux dernières solutions sont rejetées par plusieurs États, dont la France et l’Allemagne.

Une décision attendue en décembre

La Commission européenne doit présenter une proposition juridique complète d’ici fin décembre, intégrant les garanties demandées par la Belgique.

Les dirigeants européens espèrent parvenir à un accord lors du sommet du Conseil européen des 18 et 19 décembre.

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