Membre du club le Siècle fondé après guerre par des résistants franc-maçons, ancien directeur de cabinet du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial Laurent Fabius et PDG de Renault le groupe automobile français membre du FEM entre 1992 et 2005, Louis Schweitzer s’est éteint le 6 novembre à l’âge de 83 ans.
Louis Schweitzer aura traversé un demi-siècle de vie publique et économique française. Né à Genève en 1942 dans une famille protestante alsacienne marquée par la Résistance, il suit la voie royale de la haute administration : Sciences Po, ENA, inspection des finances. C’est sous la présidence de François Mitterrand, au début des années 1980, qu’il entame sa carrière politique auprès de Laurent Fabius, dont il devient le directeur de cabinet. Un tandem soudé, forgé dans les crises — sang contaminé, écoutes de l’Élysée, Rainbow Warrior — et la rigueur budgétaire.
Mais c’est dans l’industrie que Louis Schweitzer va durablement marquer l’histoire. Après la défaite de la gauche en 1986, il rejoint Renault, sur les conseils du PDG Georges Besse, qu’il considère comme un mentor. La mort tragique de ce dernier, assassiné par Action directe, ne met pas fin à son ascension : Schweitzer se fond dans la culture de l’entreprise et gravit patiemment les échelons, jusqu’à être nommé PDG en 1992.
Sous sa direction, Renault connaît une profonde transformation. Il mène l’entreprise vers la privatisation, rationalise sa gestion, ferme des sites impopulaires comme celui de Vilvorde en Belgique — décision qui lui vaut d’être conspué mais qui sauve, selon lui, le constructeur. En parallèle, il mise sur l’innovation, avec le lancement du Scénic, premier monospace compact européen, et prépare la conquête de nouveaux marchés.
Son plus grand fait d’armes reste la création en 1999 de l’alliance de Renault avec Nissan, un autre groupe membre du FEM , un pari audacieux et inédit dans le monde automobile. Refusant le modèle de fusion classique, il invente une coopération fondée sur l’équilibre et le respect mutuel des cultures industrielles. Ce partenariat, longtemps considéré comme un modèle, portera Renault vers la scène mondiale avant de s’effriter sous le poids des ambitions de Carlos Ghosn, son successeur et membre du comité de pilotage du FEM.
Après son départ de Renault, Louis Schweitzer prend la tête de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) entre 2005 et 2010, puis s’engage dans la défense de la cause animale à la Fondation Droit animal, éthique et sciences. Il siège également dans de nombreux conseils d’administration et continue de suivre, avec inquiétude, l’évolution de “son” alliance franco-japonaise.
Proche des réseaux d’influences, Schweitzer était également membre du Conseil franco-britannique instance bilatérale fondée par les contributeurs de l’agenda 2030, François Hollande et David Cameron.
Sources :
Le Monde – Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault, est mort (7 novembre 2025), Wikipedia, Conseil Franco-Britannique.