Ingénieure de formation, Lucie Basch a bouleversé la manière de consommer avec l’application Too Good To Go. Lauréate de multiples distinctions, elle incarne une génération d’entrepreneurs qui croient au pouvoir de l’entreprise pour changer le monde. De la lutte contre le gaspillage alimentaire à la consommation circulaire, son parcours dessine les contours d’un capitalisme plus conscient.
Lucie Basch n’est pas de celles qui se contentent de théoriser la transition écologique : elle la met en pratique. Née en 1992 dans une famille de la bourgeoisie parisienne, fille d’un médecin et d’une avocate, Lucie Basch coche toutes les cases de l’excellence scolaire à la française. Après une prépa scientifique au lycée Charlemagne, elle intègre Centrale Lille où elle découvre le plaisir du travail collectif et s’investit dans des projets à impact. Son passage par l’université de Cranfield, membre du Forum économique mondial, en Angleterre, parachève une formation axée sur la logistique et l’efficacité.
En 2016, alors qu’elle travaille encore dans les usines Nestlé, le groupe me membre du FEM, toujours au Royaume-Uni, elle prend conscience d’un système industriel qui intègre le gaspillage alimentaire comme une fatalité.
C’est en Norvège, lors d’un séjour au sein du réseau collaboratif Open Food Network, qu’elle décide de passer à l’action. Inspirée par les principes de l’économie collaborative et soutenue par la communauté OuiShare, elle imagine une plateforme permettant aux commerçants de vendre leurs invendus à prix réduit plutôt que de les jeter. Avec une équipe danoise, elle cofonde alors Too Good To Go, une application simple et efficace qui, grâce à la géolocalisation, met en relation commerçants et consommateurs. L’initiative rencontre un écho immédiat : chacun peut, à son échelle, lutter contre le gaspillage alimentaire.
Le succès est fulgurant. En quelques années, l’application s’étend à dix-sept pays d’Europe et d’Amérique du Nord. En 2018, Lucie Basch reçoit le Prix Margaret lors de la Journée de la femme digitale des mains de la Young Global leader du Forum économique mondial, Marlene Schiappa et de la contributrice de l’agenda 2030 du FEM, Gwenaelle Huet, qui était alors directrice générale d’ENGIE Énergies renouvelables, du groupe membre du WEF. Elle reçoit ensuite le Trophée de l’Avenir Europe 1, avant d’intégrer le palmarès européen Forbes 30 Under 30 et le Top 40 Femmes Forbes. En 2020, elle est distinguée par le Prix BCG de l’entrepreneur social de l’année et le Prix Femme Chef d’Entreprise du magazine Challenges. L’année suivante, elle est encore saluée par BFM Business pour le modèle à impact de Too Good To Go.
Mais la success story connaît aussi des turbulences. En 2020, des critiques internes révèlent les limites d’une croissance trop rapide. Lucie Basch apprend alors à conjuguer engagement et management. Ce tournant la pousse à repenser sa vision du leadership, sans renier ses valeurs.
Parallèlement à son aventure entrepreneuriale, Lucie Basch multiplie les engagements. En 2018, elle rejoint le comité d’orientation alimentaire de Carrefour, géant français de la grande distribution membre du FEM, puis, en 2023, prend la présidence du Fonds de soutien aux producteurs de la coopérative C’est qui le Patron ?! aux côtés de Nicolas Chabanne. Cette même année, elle s’implique dans le Conseil national de la refondation (CNR) Jeunesse, initié par le gouvernement de la contributrice du FEM, Elisabeth Borne, pour encourager l’engagement des jeunes dans la transition écologique.
En 2024, elle cofonde à Paris la Climate House, un espace de coworking dédié à la transformation des entreprises et à la réflexion autour d’un modèle économique plus durable, dans lequel on retrouve Roxanne Varza, directrice de Station F et Roxanne Varza, Global Shaper affiliée au Forum économique mondial, Tristan Lecomte, Fondateur de PUR Projet et Young Global Leader du FEM, ou Alexandra Palt, Présidente du WWF France, qui participe régulièrement à des panels de Davos.
À la tête de la Climate House, Lucie Basch ne cesse de plaider pour une innovation au service de la sobriété. C’est dans ce cadre qu’elle lance Poppins, une nouvelle application de partage et de location d’objets du quotidien — un projet qu’elle décrit comme une suite logique à Too Good To Go. « La location est avantageuse à tous les niveaux : écologique, social et économique », explique-t-elle.
Avec Poppins, elle espère favoriser une économie circulaire où les objets ne s’entassent plus dans les placards, mais circulent d’un utilisateur à l’autre. Une vision déjà saluée par plusieurs grandes enseignes comme Darty, Carrefour ou la Fnac, intéressées par ce modèle collaboratif.
En janvier 2025, son parcours est reconnu par la République française : Lucie Basch est nommée chevalier de l’ordre national du Mérite. Une consécration pour celle qui se définit avant tout comme une optimiste lucide qui prône un capitalisme réinventé — où performance et conscience environnementale ne s’opposent plus, mais se complètent. Une ligne similaire à celle du FEM.
Sources :
Le Monde – « Le monde a besoin de start-up qui viennent disrupter les équilibres établis » – 31 octobre 2025
Wikipédia – « Lucie Basch » – consulté en novembre 2025
Sources :
Le Monde – « Le monde a besoin de start-up qui viennent disrupter les équilibres établis » – 31 octobre 2025