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Crise USA–Venezuela : Washington intensifie sa présence militaire dans les Caraïbes, Caracas dénonce une « agression impérialiste »

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Depuis septembre 2025, les États-Unis ont multiplié les opérations militaires autour du Venezuela, officiellement pour lutter contre le narcotrafic. Entre frappes aériennes, déploiements navals et opérations clandestines, la tension monte dangereusement dans les Caraïbes, tandis que le régime de Nicolás Maduro accuse Washington de préparer une intervention armée.

Le ton se durcit entre Caracas et Washington. Depuis la fin de l’été 2025, la mer des Caraïbes est devenue le théâtre d’une escalade militaire inquiétante. Les États-Unis ont déployé neuf navires de guerre, dont un porte-avions, ainsi qu’une dizaine d’avions furtifs F-35 basés à Porto Rico, pour des opérations dites « antinarcotiques » visant des navires soupçonnés de trafic de drogue en lien avec le Venezuela. Selon le Pentagone, ces frappes auraient causé plus de soixante morts.

Washington accuse Maduro de diriger un cartel

Pour l’administration Trump, l’objectif est clair : démanteler ce qu’elle qualifie de « narco-État ». Washington accuse en effet le président vénézuélien Nicolás Maduro d’être à la tête du « Cartel de los Soles », réseau tentaculaire impliquant hauts gradés et responsables politiques. Le ministère de la justice américain a inculpé le chef de l’État pour corruption et trafic de drogue, promettant une récompense de 50 millions de dollars pour toute information menant à son arrestation.

Donald Trump, tout en démentant publiquement tout projet d’attaque terrestre, a reconnu avoir autorisé des opérations secrètes de la CIA sur le sol vénézuélien, confirmant la dimension hybride et clandestine du conflit.

Interrogé vendredi à bord de Air Force One sur des informations circulant atoutour d’éventuelles frappes au Vénézuela, Donald Trump a réfuté.

Le Wall Street Journal rapporte que des cibles militaires à Caracas et Maracaibo auraient été identifiées comme potentielles « bases narco-terroristes ».

Des comptes pro-Trump, évoquent d’ailleurs l’intensification des exercices militaires américains dans les caraïbes et annoncent une attaque américaine imminente.

Une région sous tension : Trinité-et-Tobago en alerte maximale

L’intensification des manœuvres américaines a provoqué un vent de panique dans les Caraïbes. Trinité-et-Tobago, voisin immédiat du Venezuela, a placé son armée en alerte générale le 30 octobre. Un message d’urgence transmis à tous les officiers a ordonné leur retour immédiat dans les bases. Dans la capitale Port-d’Espagne, des habitants affolés ont pris d’assaut supermarchés et stations-service.

Le gouvernement trinidadien a tenté de rassurer sa population en affirmant être « en contact permanent avec l’ambassade des États-Unis », tout en appelant au calme. Caracas, de son côté, a suspendu tous ses accords gaziers avec l’archipel, accusant sa Première ministre de transformer « son territoire en porte-avions de l’empire américain ».

Caracas mobilise et dénonce une manœuvre politique

Le président Maduro a qualifié ces opérations de « tentative de coup d’État déguisée », accusant Washington de vouloir s’emparer des ressources pétrolières du pays. Le Venezuela, malgré une armée affaiblie par la crise économique et les sanctions, continue d’organiser des démonstrations de force, notamment avec le soutien logistique de la Russie. Des missiles sol-air et des systèmes de défense modernes auraient été déployés autour des bases stratégiques de Caracas et Valencia.

L’armée vénézuélienne, soutenue par des milices populaires, multiplie les défilés et les manœuvres destinées à prouver sa capacité de résistance. Le discours officiel du régime insiste sur « la défense de la souveraineté nationale » face à ce qu’il considère comme une agression impérialiste.

L’opinion américaine divisée et les appels à la désescalade

Aux États-Unis, la stratégie musclée de Donald Trump ne fait pas l’unanimité. D’après un sondage YouGov publié le 31 octobre, 55 % des Américains s’opposent à une intervention militaire contre le Venezuela, contre seulement 15 % favorables à une invasion. Le secrétaire d’État Marco Rubio a lui-même tenu à apaiser les inquiétudes, affirmant que « les États-Unis ne cherchent pas la guerre, mais la justice contre les trafiquants ».

Face au risque d’embrasement, l’Organisation des Nations unies a appelé à la retenue. Son secrétaire général, António Guterres, a exhorté les deux pays à « rétablir le dialogue diplomatique » et à « éviter toute action susceptible de déstabiliser davantage la région ».

Une crise à la croisée du politique et du géostratégique

La situation actuelle illustre une tension géopolitique majeure : le Venezuela, pays riche en pétrole et en gaz soutenu par la Russie et la Chine, se retrouve confronté à la puissance militaire américaine aux portes de ses côtes. Derrière la rhétorique antidrogue se profile un affrontement d’influence autour des ressources énergétiques et du contrôle des routes maritimes caribéennes.

Jamais depuis la fin de la guerre froide, les Caraïbes n’avaient connu une telle concentration de forces armées. Entre opérations secrètes, accusations croisées et menaces à peine voilées, la crise USA–Venezuela s’impose désormais comme un nouveau foyer de tension mondiale.

Sources : TF1, BFMTV, RTS

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