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TotalEnergies : Le groupe condamné pour greenwashing, une première en france

Le tribunal judiciaire de Paris a condamné le 23 octobre TotalEnergies pour avoir trompé les consommateurs sur ses engagements climatiques. Une première judiciaire en Europe qui marque un tournant dans la lutte contre le “greenwashing” et envoie un message fort aux multinationales de l’énergie.

C’est une victoire symbolique et juridique majeure pour les défenseurs de l’environnement. Le 23 octobre 2025, le tribunal judiciaire de Paris a reconnu le géant pétrogazier TotalEnergies coupable de “tromperie sur les engagements climatiques” et d’avoir induit les consommateurs en erreur à travers sa communication environnementale.

La plainte, déposée par Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et soutenue par l’association ClientEarth, visait la campagne de communication lancée en 2021 lors du changement de nom du groupe, passé de Total à TotalEnergies. À l’époque, la multinationale se présentait comme une entreprise “multi-énergies” et un acteur clé de la transition écologique, affirmant “atteindre le net zéro en 2050” grâce à des produits “de moins en moins carbonés”.

Mais pour les ONG, cette campagne n’était qu’un “jeu de dupes”. Si l’entreprise investit effectivement dans les énergies renouvelables, elle continue parallèlement à financer et développer des projets pétroliers et gaziers massifs aux États-Unis, au Brésil, en Irak, en Ouganda et au Mozambique. Des projets jugés incompatibles avec les trajectoires de décarbonation préconisées par les scientifiques du GIEC et les accords de Paris.

Le tribunal a donné raison aux plaignants, estimant que TotalEnergies avait “délibérément fait état d’allégations environnementales de nature à induire en erreur le consommateur, en lui laissant croire qu’en achetant ses produits, il contribuait à une économie bas carbone”. L’entreprise devra retirer de ses supports tous les contenus jugés mensongers sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard, et publier la décision de justice sur son site officiel pendant six mois.

Si les sanctions financières restent modestes, les ONG saluent “un précédent juridique majeur”. C’est en effet la première fois qu’un groupe pétrogazier est condamné pour désinformation climatique, un verdict que le Financial Times qualifie de “procès historique”.

Le quotidien britannique souligne que cette décision s’appuie sur la nouvelle législation européenne sur l’écoblanchiment, récemment adoptée par le Parlement européen, qui renforce la responsabilité des entreprises dans leurs communications environnementales. “L’Europe n’est plus un espace sûr pour les multinationales prêtes à raconter n’importe quoi sur la décarbonation”, note le média économique.

Cette condamnation fait également écho à une longue histoire de double discours chez Total. Une étude publiée en 2021 dans Global Environmental Change révélait que l’entreprise connaissait depuis 1971 les risques climatiques liés à ses activités, tout en semant le doute sur la science du réchauffement durant plusieurs décennies.

Pour les associations, cette décision pourrait marquer le début d’une nouvelle ère du contentieux climatique. “C’est un signal fort envoyé à toutes les entreprises qui pratiquent le greenwashing. Désormais, mentir sur ses engagements écologiques n’est plus sans conséquence”, s’est félicitée Cécile Marchand, porte-parole des Amis de la Terre.

De son côté, TotalEnergies a annoncé envisager un appel de la décision, tout en réaffirmant son “engagement sincère pour la transition énergétique”.

Quoi qu’il en soit, cette condamnation résonne bien au-delà des frontières françaises : elle confirme que le temps de l’impunité écologique touche peut-être à sa fin.

Sources :
Courrier international – Total condamné pour “greenwashing”, une bonne nouvelle pour la planète (30 octobre 2025) – courrierinternational.com
Financial Times – TotalEnergies loses landmark climate greenwashing case in France (24 octobre 2025)
Global Environmental Change – Early awareness of climate risks by fossil fuel companies (2021)

Dans un jugement qualifié d’“historique” par le Financial Times, la justice française a reconnu TotalEnergies coupable de pratiques commerciales trompeuses liées à sa communication climatique. Le géant énergétique avait largement mis en avant, ces dernières années, son ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Or, selon les juges, ces déclarations ne reflétaient pas la réalité de sa stratégie industrielle, notamment du fait de la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles.

La décision du tribunal fait suite à une plainte déposée en mars 2022 par plusieurs ONG, dont Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et les Amis de la Terre. Ces organisations reprochaient à TotalEnergies de véhiculer une image volontairement verte, notamment à travers ses rapports d’activité et ses campagnes publicitaires, tout en continuant massivement à explorer de nouveaux gisements pétroliers et gaziers.

“Le tribunal a estimé que les engagements de neutralité carbone de TotalEnergies pouvaient induire en erreur les consommateurs, dans la mesure où ils ne reposaient pas sur un plan d’action crédible et cohérent avec les objectifs annoncés”, rapporte Courrier international, citant l’analyse du Financial Times.

vers une responsabilisation juridique des multinationales

Au-delà du cas spécifique de TotalEnergies, cette condamnation pourrait avoir des répercussions plus larges. Elle introduit pour la première fois en France une reconnaissance juridique du greenwashing comme pratique commerciale illicite. Jusqu’ici, les entreprises pouvaient s’engager sur des objectifs climatiques sans que leur véracité ne soit véritablement contrôlée ni sanctionnée.

Pour les ONG plaignantes, cette décision constitue “une victoire pour le climat et la vérité”, et un signal fort envoyé aux autres grandes entreprises. “Ce jugement montre que les entreprises ne peuvent plus mentir impunément sur leurs engagements climatiques”, a déclaré Cécile Marchand, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre.

Du côté de TotalEnergies, la réaction officielle reste mesurée. L’entreprise a exprimé son désaccord avec la décision du tribunal, estimant que ses engagements sont “transparents, sincères et alignés avec les objectifs de l’Accord de Paris”. Elle n’a pas encore annoncé si elle comptait faire appel.

un précédent européen à surveiller

La portée de cette affaire dépasse les frontières françaises. Comme le souligne Courrier international, plusieurs contentieux similaires sont en cours dans d’autres pays européens, notamment aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne. Dans ce contexte, la condamnation de TotalEnergies pourrait renforcer la pression judiciaire sur les majors pétrolières, incitant les tribunaux à davantage de vigilance face aux déclarations environnementales non vérifiables.

Le cas français pourrait ainsi faire école : en établissant une jurisprudence, il ouvre la voie à une responsabilisation accrue des multinationales, non seulement sur leurs actes, mais aussi sur leurs discours. Une évolution qui pourrait profondément modifier la communication des entreprises dans les années à venir.

Alors que le réchauffement climatique s’intensifie, cette décision de justice rappelle que les mots ne peuvent plus masquer les chiffres. Pour TotalEnergies, le verdict marque non seulement un revers juridique, mais aussi une mise en garde : à l’heure de l’urgence climatique, les engagements doivent être solides, chiffrés, et surtout, crédibles.

Source : https://www.courrierinternational.com/article/climatiques-total-condamne-pour-greenwashing-une-bonne-nouvelle-pour-la-planete_236830

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