Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon en charge du logement et président du mouvement Voie Commune, a réaffirmé son engagement en faveur de l’union de la gauche lors de son passage dans l’émission Les Coulisses du Grand Lyon diffusée ce vendredi 17 octobre sur LyonMag. Il a défendu la stratégie de rassemblement avec les écologistes, tout en écartant la portée des sondages et en dénonçant les propositions jugées irréalistes de Jean-Michel Aulas, candidat déclaré à la mairie de Lyon.
Pour Renaud Payre, l’union de la gauche et des écologistes ne repose pas sur une logique électoraliste mais sur un socle de valeurs communes. Voie Commune a choisi de ne pas présenter de liste autonome et de soutenir dès le premier tour Bruno Bernard à la Métropole et Grégory Doucet à la Ville de Lyon. Interrogé sur les sondages récents indiquant une impopularité du maire sortant, il a relativisé leur influence en rappelant qu’« un sondage ne fait pas l’élection ». Il a cité plusieurs précédents, comme celui d’Édouard Balladur donné gagnant avant la présidentielle de 1995, pour souligner que seule la dynamique de rassemblement et la crédibilité du projet comptent réellement. Selon lui, les élections de 2026 se gagneront sur la base d’une vision claire du territoire à l’horizon 2030-2032 et d’une équipe capable de convaincre au-delà des clivages.
Le responsable métropolitain a dressé un bilan qu’il juge positif du mandat en cours, tout en reconnaissant la nécessité d’un changement de méthode. Les grands projets de mobilité, les politiques de végétalisation et l’encadrement des loyers constituent, selon lui, des mesures plébiscitées par les habitants. Il estime toutefois que la nouvelle campagne devra s’ouvrir davantage au dialogue et à l’écoute, y compris envers celles et ceux qui ne partagent pas les orientations initiales de la majorité écologiste. Il considère que si Grégory Doucet est reconduit, il incarnera une forme renouvelée de son mandat, davantage tournée vers le consensus.
Renaud Payre a par ailleurs vivement critiqué Jean-Michel Aulas, qu’il accuse d’entretenir volontairement le flou dans ses propositions. Il dénonce une succession d’« approximations » et de « contrevérités », évoquant notamment la rumeur infondée selon laquelle les pavés de la rue Émile-Zola auraient été fabriqués en Chine. Il remet également en cause la faisabilité des promesses phares du candidat, comme la gratuité partielle des transports en commun pour les ménages gagnant moins de 2 500 euros par mois, qu’il chiffre à près de cent millions d’euros par an, bien au-delà des estimations avancées. Il juge tout aussi irréaliste l’objectif de construire dix mille logements par an dans la seule ville de Lyon, rappelant qu’un tel niveau n’a jamais été atteint à l’échelle métropolitaine. Pour Payre, la campagne doit se jouer sur la solidité d’un projet et sur la transparence, non sur des effets d’annonce.
Concernant l’encadrement des loyers, il a réagi à la récente annulation de l’arrêté préfectoral par le tribunal administratif. Il qualifie cette décision de mauvaise nouvelle pour les Lyonnais, estimant que la mesure a permis à de nombreux locataires de réaliser des économies significatives, parfois supérieures à cent euros par mois. Selon lui, l’annulation repose sur un motif strictement technique lié à la présentation de la carte annexée à l’arrêté, et non sur le principe même du dispositif. Il précise que malgré cette annulation, l’encadrement reste applicable à Lyon et Villeurbanne, en attendant un nouvel arrêté prévu pour 2025. Le simulateur en ligne mis en place par la Métropole a déjà été consulté 1,2 million de fois depuis 2021, ce qui illustre, selon Payre, l’intérêt et l’utilité de la mesure. Il souligne également qu’elle bénéficie d’un soutien transpartisan, plusieurs députés de bords différents s’étant prononcés pour sa pérennisation.
En conclusion, Renaud Payre affirme que la gauche lyonnaise dispose d’un projet clair, d’un bilan défendable et d’une vision de long terme pour le territoire. Il appelle à une campagne fondée sur la cohérence et la crédibilité plutôt que sur les promesses irréalistes, considérant que l’union demeure la condition indispensable pour conserver la confiance des électeurs en 2026.
Source : Chaine Youtube Lyon Mag
