Installés depuis plusieurs mois dans le jardin des Chartreux, près de 250 mineurs non accompagnés risquent d’être expulsés d’ici le 18 mai. Le collectif soutiens/migrants Croix Rousse appelle les autorités à agir urgemment pour assurer un hébergement digne et un accompagnement éducatif à ces jeunes en situation de recours administratif.
Depuis le début de l’année 2025, un camp de fortune s’est installé dans le jardin des Chartreux, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Environ 250 mineurs non accompagnés y vivent sous des tentes, dans l’attente de la reconnaissance de leur minorité par la justice.
Leur situation est particulièrement précaire, alors que le 18 avril, le tribunal administratif a autorisé la ville de Lyon, à sa demande, à faire appel à la force publique pour évacuer le jardin à partir du 18 mai.
Une expulsion sans solution ?
« L’abandon de ces jeunes par les institutions constitue une violation des droits de l’enfant pour laquelle la France a été condamnée à plusieurs reprises mais le scandale d’Etat perdure », estime sur Facebook le Collectif soutiens/Migrants Croix Rousse. « Il est donc urgent pour les institutions de prévoir enfin une solution de prise en charge de ces jeunes en attendant leur audience devant le juge des enfants », ajoute-t-il.
Ce matin, une conférence de presse a été organisée en présence notamment des députés Boris Tavernier et Abdelkader Lahmar.
Le collectif de bénévoles, accompagné notamment par Médecins du Monde, dénonce des conditions de vie indignes : humidité, insécurité, stress psychologique… Beaucoup de jeunes présentent des symptômes de traumatismes psychiques sévères, liés à leur parcours migratoire et à leur situation actuelle.
Selon les bénévoles, aucune solution d’hébergement alternative n’a été proposée aux jeunes. Une manifestation est prévue le 30 avril à 15h devant la Préfecture pour dénoncer l’inaction des autorités.
Appel aux élus et à la solidarité
D’après La Tribune de Lyon, le Collectif va envoyer une lettre ouverte adressée au président de la Métropole Bruno Bernard, les soutiens des mineurs réclament une mise à l’abri temporaire jusqu’au jugement, ainsi qu’un accès facilité aux transports en commun, indispensable pour rejoindre les lieux de distribution alimentaire, d’hygiène et d’aide aux devoirs.
« On est d’accord pour partir, mais où allons-nous aller ? Ce n’est pas à nous de trouver une solution, mais aux autorités compétentes » affirme un porte-parole du campement, dans les colonnes de nos confrères.
Ce campement avait déjà été dressé dans l’urgence après l’évacuation du square Béguin dans le 7e arrondissement de Lyon. La Ville de Lyon avait reloger les 160 jeunes migrants du square du Béguin (Lyon 7e), mais une soixantaine d’autres étaient restés sur le carreau et n’avaient pas eu d’autre choix que de s’installer sur les pentes de la Croix-Rousse.
La préfecture et la Métropole de Lyon ont ouvert les Stations 1 et 2, des centres d’hébergement dédiés à l’accueil des mineurs en recours, mais les associations demandent depuis des mois, voire des années, l’ouverture de places supplémentaires.