À Lyon, les marches emblématiques de la montée de la Grande Côte, qui relient les pentes au quartier de la Croix-Rousse, ont été entièrement repeintes aux couleurs du drapeau palestinien. Si certains y voient un message politique, la Métropole a, elle, déposé plainte pour dégradation d’espace public, promettant un nettoyage rapide.
Dans la nuit du week-end dernier, les habitants du 1er arrondissement de Lyon ont découvert un spectacle inhabituel : les marches de la montée de la Grande Côte, site emblématique reliant les pentes à la Croix-Rousse, recouvertes de rouge, de vert, de blanc et de noir. Un agencement précis, reproduisant le drapeau de la Palestine sur toute la longueur de l’escalier. L’œuvre sauvage, visible à plusieurs dizaines de mètres, a rapidement suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et dans le quartier, entre admiration esthétique, revendication militante et indignation face à une dégradation.
La mairie du 1er arrondissement a confirmé avoir été alertée dans la matinée de lundi, qualifiant les faits de “dégradation de l’espace public”. Elle a immédiatement informé les services de la Métropole de Lyon, compétents pour l’entretien de la voirie, afin qu’une opération de nettoyage soit programmée “dans les heures prochaines”. Selon la collectivité, cette intervention s’inscrit dans la continuité des précédentes actions menées face à des marquages similaires observés ces derniers mois.
La Métropole de Lyon a précisé dans un communiqué que plus de 1,4 million d’euros sont consacrés chaque année au nettoyage des surfaces taguées, avec une hausse notable de 41 % des surfaces traitées entre 2019 et 2024. L’an dernier, ce sont près de 335 000 m² qui ont été détagués à l’échelle du territoire, pour un total de 11 533 interventions, soit environ 32 nettoyages par jour. Ces chiffres témoignent, selon la collectivité, de “l’ampleur croissante du phénomène des tags et peintures illicites”.
Aucune revendication n’a pour l’heure été officiellement formulée, mais l’acte intervient dans un contexte international tendu, alors que la guerre à Gaza continue d’alimenter de nombreuses initiatives militantes en France. Si plusieurs passants ont salué “un message pacifique et symbolique”, d’autres habitants regrettent que “l’expression politique se fasse au détriment du patrimoine lyonnais”. La mairie, de son côté, maintient sa ligne : “la cause peut être défendue, mais pas en dégradant l’espace public.”
Le nettoyage de l’escalier devrait débuter dans les prochaines heures, effaçant une œuvre éphémère dont l’écho politique, lui, pourrait durer.
Source : Actu Lyon.