Ce jeudi 9 octobre 2025, quarante-quatre ans jour pour jour après la promulgation de la loi abolissant la peine de mort, Robert Badinter est entré symboliquement au Panthéon. La cérémonie, présidée par Emmanuel Macron, a rendu hommage à « l’homme qui a fait sortir la France de l’obscurité ». Devant une foule nombreuse réunie rue Soufflot, le président a salué « la République faite homme », promettant de poursuivre le combat pour l’abolition universelle de la peine de mort.
Dès 18 h 45, le cénotaphe de Robert Badinter — son corps restant inhumé à Bagneux, où sa tombe avait été profanée un peu plus tôt — a remonté la rue Soufflot, accompagné par la Garde républicaine et une centaine d’avocats en robe.
Le cortège a traversé trois « arches symboliques » — Mémoire, Justice et République — ponctuées de lectures par Sandrine Bonnaire, Éric Ruf, Marina Hands et Philippe Torreton.
À l’entrée du Panthéon, Julien Clerc a interprété L’Assassin assassiné, chanson emblématique du combat contre la peine de mort.
Le président Emmanuel Macron, aux côtés de Brigitte Macron et de nombreuses personnalités politiques, tels qu’Anne Hidalgo, Manuel Valls, François Hollande ou Gérald Darmanin a ensuite prononcé un discours vibrant d’hommage.
Macron : “Nous continuerons le combat jusqu’à l’abolition universelle”
« Il y a des voix qui résonnent encore, celle de Robert Badinter en est une », a déclaré Emmanuel Macron.
Le chef de l’État a rappelé que l’ancien garde des sceaux avait consacré sa vie à défendre la dignité humaine, l’État de droit et la justice impartiale, évoquant également son rôle dans la dépénalisation de l’homosexualité et la réforme du système carcéral.
« Robert Badinter, c’est la République faite homme. À nous de porter à nouveau ses combats, pour que les vivants espèrent », a conclu le président, avant qu’une minute de silence ne soit observée, suivie de La Marseillaise.
Un symbole fort en période de tensions politiques
Cette panthéonisation, la cinquième décidée par Emmanuel Macron après celles de Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker et des Manouchian, survient en pleine crise politique. Toutefois, l’évènement a donné lieu à des images rares, où l’on voit par exemple Hollande discuté avec Gérald Darmanin.
Malgré les divisions, la mémoire de Robert Badinter a rassemblé l’ensemble du spectre politique — preuve que son héritage dépasse les clivages partisans.