Depuis plus d’un an, un groupe d’associations et de citoyens se retrouve chaque soir devant l’Hôtel de Ville de Lyon pour protester contre la guerre à Gaza et exprimer sa solidarité avec la population palestinienne.
« On est là tous les jours depuis le 6 mars 2024, de 18 h à 19 h, pour dénoncer le génocide de Gaza », explique une militante de la Ligue des droits de l’homme, l’une des organisations impliquées. Autour d’elle, plusieurs associations participent à la mobilisation : la Cimade, Pax Christi, le Mouvement pour une alternative non-violente, Coup de Soleil ou encore l’Union juive française pour la paix (UJFP).
Pour ces militants, la situation est décrite comme « catastrophique, épouvantable ». Si certains saluent les récentes annonces diplomatiques autour de la reconnaissance d’un État palestinien, ils jugent les perspectives fragiles : « Le problème, c’est que la Palestine, maintenant, il n’y a plus grand-chose », souffle une participante.
Parmi eux, Michel Wilson, membre de l’association franco-maghrébine Coup de Soleil, dit venir « trois à quatre fois par semaine ». Il insiste sur la nécessité de maintenir une présence régulière : « Le collectif, en tout cas, essaye d’être là tous les soirs depuis un an et demi. »
La ville de Lyon a fini par reconnaître cette mobilisation. « Notre implantation s’est faite en accord avec la municipalité. Au bout d’un certain temps, la Ville a mis une bâche qui reprend en partie nos slogans et nos prises de position », raconte Michel Wilson.
Concernant la situation à Gaza, le ton reste grave : famine reconnue par l’ONU, destructions systématiques, absence de refuge. Quant aux projets de reconstruction évoqués par Washington et Tel-Aviv, ils sont jugés « d’un cynisme effarant ».
Enfin, ces militants dénoncent le décalage entre l’opinion publique française, qu’ils perçoivent comme « de plus en plus solidaire des Palestiniens », et la couverture médiatique du conflit. « Les médias appartiennent à qui ? », lâche l’un d’eux.
Chaque soir, malgré la fatigue et l’usure, ce petit collectif continue de se tenir place de la Comédie, sous les fenêtres de l’Hôtel de Ville, avec la visite de temps à autre de certains élus.