Au mois de février dernier, le Grand Orient de France (GODF), l’une des obédiences maçonniques les plus influentes, a choisi Arès, commune située dans le bassin de la Gironde, comme lieu de rassemblement pour un événement d’envergure sur la laïcité. Cette décision suscite des questions sur les raisons de ce choix, surtout pour une organisation habituellement discrète. Ce choix pourrait témoigner une nouvelle fois de la persistance des Illuminés de Bavière, secte officiellement dissoute à la fin du XVIIIe siècle, mais qui aurait eu le temps de noyauter le Maçonnerie. Explications.
L’exposition portant sur la laïcité organisée par la loge maçonnique d’Andernos-les-Bains s’est terminé le 29 février. Pendant une semaine, des frères et des soeurs de la loge “Saint-Exupéry, Terre des hommes”, placée sous le haut patronage du Grand Orient de France (GODF) sont venus à la rencontre du public au milieu d’une vingtaine de panneaux vantant les mérites de ce principe de la République.
Dans les colonnes de la Dépêche du Bassin, le vénérable maître et directeur de l’atelier andernosien, Jean-Jacques, décrivait cette exposition comme motivée par les assassinats de « Samuel Paty et Dominique Bernard ».
Le conseiller du GODF, Frédéric Sanchis, qui avait fait le déplacement pour l’occasion le 26 février, a réalisé un exposé historique sur « les exactions commises à l’encontre des francs-maçons lors de la Seconde Guerre mondiale », qui ont, selon lui, suscitées « un traumatisme qui a justifié, contrairement aux pratiques outre-Atlantique, une préférence pour l’anonymat ». Il a également souligné que face à la « montée des extrêmes », le Grand Orient de France avait toutefois décidé de sortir de l’anonymat, pour « redoubler la dose ».
Pourquoi Arès ? La réponse du GODF
L’attachement d’Arès et de son maire Xavier Daney à la laïcité a été un facteur clé qui a influencé la décision du GODF, selon le directeur de l’atelier d’Andernos. Le maire qui a fait partie des premiers soutiens du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, semble même faire partie de la Franc-maçonnerie, puisque son nom figure dans les archives du journal de la Franc-Maçonnerie. Sous sa direction, la ville a mis en place plusieurs initiatives symboliques pour promouvoir les valeurs républicaines, comme le square des grands principes républicains en est un parfait exemple. Cet espace a rendu hommage à plusieurs personnalités publiques comme Samuel Paty, Arnaud Beltrame et Alfred Dreyfus, régulièrement honorées par le GODF, pour leur engagement et les valeurs qu’elles véhiculent. Surtout, il a honoré de nombreuses personnalités issues des rangs de la Franc-Maçonnerie comme Josephine Baker, qui aurait été initiée, le 6 mars 1960, au sein de la loge maçonnique « La Nouvelle Jérusalem » de la Grande Loge féminine de France ou Jean Zay, initié à la loge Étienne Dolet du GODF à Orléans. Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, François Hollande, s’était d’ailleurs rendu à Arès au mois d’avril 2023 pour rendre hommage à Jean Day aux côtés de Xavier Daney.
Arès un fief macroniste de la première heure
Arès connue pour l’ostréiculture et pour son « ovniport », seul terrain d’atterrissage pour ovni officiel en France, a fait partie des premières communes a abrité un comité de soutien En Marche, créé par Xavier Daney et le député Arnaud Leroy, passé par les Verts avant de rejoindre le PS puis la macronie.
Une référence aux Illuminés de Bavière ?
Le choix d’Arès fief de la Macronie et de la Maçonnerie pourrait également être une référence aux Illuminés de Bavière, une société secrète fondée à Ingolstadt en 1776 par Adam Weishaupt, qui vouait un culte à Arès, dieu de la guerre et multipliait les références antiques. Cette secte qui souhaitait renverser l’église et les princes pour instaurer « un nouvel ordre mondial » a prospéré pendant une dizaine d’années avant que le Prince Charles-Théodore de Bavière n’édicte des édits visant à l’interdire. Selon plusieurs auteurs comme l’abbé Barruel, Drumont ou Umberto Ecco, elle aurait eu le temps de noyauter la Franc-maçonnerie française et internationale juste avant la Révolution, comme en atteste la présence dans les loges françaises de nombreuses personnalités comme Condorcet, Danton, Robespierre, Mirabeau, Marat, le docteur Guillotin, ou le Duc d’Orléans qui fût le premier grand maitre du Grand Orient. Député pendant la Révolution, il a voté la mort de son cousin Louis XVI.
