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Teya et Salena interprétant la chanson « Who the Hell Is Edgar ? » sur scène lors de la répétition générale de la deuxième demi-finale du Concours Eurovision de la chanson 2023, qui s'est tenue le 10 mai 2023 à la Liverpool Arena de Liverpool, au Royaume-Uni, représentant l'Autriche. Photo : @Michael Doherty

Eurovision : l’Autriche dénonce un boycott « stupide et vain » face à la participation d’Israël

Alors que plusieurs pays européens menacent de se retirer de l’Eurovision 2026 si Israël est en lice, l’Autriche, future organisatrice, s’élève contre ces appels au boycott. Vienne appelle à préserver l’événement comme une compétition artistique et non un champ de bataille politique.

L’Autriche, qui accueillera la prochaine édition de l’Eurovision en mai 2026 à Vienne, a vivement réagi aux menaces de retrait de plusieurs pays européens si Israël venait à participer. « Les boycotts culturels sont stupides et vains, ils ne nous font pas avancer », a affirmé jeudi soir le secrétaire d’État aux Affaires étrangères et européennes Sepp Schellhorn dans une interview accordée au quotidien autrichien Kurier.

Cette déclaration intervient alors que l’Espagne, l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas ont déjà annoncé qu’ils n’enverraient pas de représentant si Israël est autorisé à prendre part au concours. Ces contestations se fondent sur deux axes principaux : les accusations de violations des libertés fondamentales dans la bande de Gaza et la dénonciation d’une « instrumentalisation politique » du concours lors de l’édition 2025.

Aux Pays-Bas, l’audiovisuel public Avrotros a ainsi justifié sa décision en évoquant des « violations sérieuses de la liberté de la presse » commises par Israël, ainsi que des « interférences prouvées » lors de la précédente édition. L’an dernier, la chanteuse israélienne Yuval Raphael, survivante de l’attaque du 7 octobre 2023, avait terminé deuxième grâce au vote massif du public, suscitant de vives réactions.

Sepp Schellhorn, tout en reconnaissant que chaque État reste libre de sa décision, estime qu’il serait « une erreur » de céder à ce qu’il qualifie de pressions ou de chantages. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a même annoncé qu’il adresserait une lettre à ses homologues européens afin de les dissuader d’opter pour un boycott. « C’est avant tout une compétition entre musiciens et artistes. Mélanger leur rôle avec la politique d’un pays me semble extrêmement problématique », a insisté le responsable autrichien.

De son côté, l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER), qui supervise l’Eurovision, tente d’apaiser les tensions. En juillet dernier, elle a lancé un « dialogue » interne afin de répondre aux inquiétudes suscitées par la situation au Proche-Orient. Martin Green, directeur du concours, a reconnu la semaine dernière « comprendre les opinions et les inquiétudes liées au conflit », tout en soulignant la nécessité de préserver le caractère artistique et culturel de l’événement.

Des recommandations sont attendues d’ici la fin de l’année, tandis que les pays membres devront statuer sur leur participation lors de l’assemblée générale prévue en décembre 2025. Cette crise rappelle que l’Eurovision, au-delà de sa dimension festive et musicale, reste un miroir des tensions géopolitiques qui traversent l’Europe et ses voisins. La Russie en avait déjà fait les frais en 2022, exclue après son invasion de l’Ukraine, tout comme le Bélarus un an plus tôt, sanctionné pour des raisons politiques internes.

Sources :
BFMTV – Eurovision : l’Autriche estime que tout boycott culturel est « stupide et vain » – lien

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