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Pierre Moscovici. Image : Capture d'écran LCI.

Dette publique : Pierre Moscovici presse l’Assemblée d’adopter un budget « dans les temps » malgré les divisions

À quelques jours du vote de confiance de François Bayrou, Pierre Moscovici tire la sonnette d’alarme sur l’urgence budgétaire. Le premier président de la Cour des comptes appelle les députés à voter un budget d’ici au 15 octobre, faute de quoi la charge de la dette pourrait étrangler l’action publique.

Invité de LCI dimanche 31 août, Pierre Moscovici n’a pas mâché ses mots. « La France a besoin d’un budget dans les temps », a insisté le premier président de la Cour des comptes, rappelant que la Constitution impose un délai maximum de 70 jours de débats, soit une adoption d’ici au 15 octobre. Dans un contexte où le gouvernement s’apprête à jouer sa survie lors du vote de confiance du 8 septembre, l’ancien commissaire européen prévient : « La situation financière n’est pas critique, mais elle demeure préoccupante. »

Selon lui, l’état des finances publiques est même « un peu plus grave qu’il y a un an », avec une dette représentant près de 114 % du PIB, troisième ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie. L’ex-ministre de l’Économie insiste sur la nécessité d’un compromis parlementaire, dans une Assemblée fragmentée où la majorité absolue semble hors de portée. « Il faut nécessairement fabriquer un compromis ou une majorité de non-censure », a-t-il lancé, qualifiant d’« audacieux » le choix de François Bayrou de soumettre son gouvernement à un vote de confiance.

Le plan budgétaire présenté par le Premier ministre prévoit 44 milliards d’euros d’économies, première étape d’un redressement visant à ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2029. Un objectif crucial, selon Bayrou, pour stabiliser enfin la dette.

Moscovici, tout en reconnaissant l’absence de « scénario catastrophe », alerte néanmoins sur un danger bien réel : la charge de la dette. Avec une part importante de créanciers étrangers – 53 à 55 % du total – la France reste vulnérable aux réactions des marchés. « Si les investisseurs estiment que le pays n’est pas géré, ils renchérissent le coût de la dette », a-t-il averti. Or, les intérêts annuels pourraient bientôt dépasser les budgets de l’éducation nationale et de la défense réunis.

« Si vous remboursez 100 milliards d’euros par an, l’action publique se trouve étranglée », a résumé le premier président de la Cour des comptes. D’où son appel à voter un budget pragmatique, loin des clivages partisans : « Ce ne peut pas être le budget dont rêve la droite, ni celui dont rêve la gauche, ni celui dont rêvent les autres. »

Sources :
Le Figaro – « Pierre Moscovici alerte sur la dette et appelle à voter un budget “dans les temps” malgré une Assemblée fragmentée » – lien

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