À la Maison-Blanche, un micro ouvert a capté hier une phrase de Donald Trump à l’oreille d’Emmanuel Macron : « Je pense que Poutine veut conclure un accord pour moi. » Cette confidence relance les spéculations sur une rencontre imminente entre les dirigeants russe et ukrainien, alors que les Européens restent prudents.
C’est une phrase captée au vol, glissée à voix basse, qui dit beaucoup de la posture affichée par Donald Trump dans le dossier ukrainien. Juste avant le début d’une réunion avec les dirigeants européens à la Maison-Blanche, le président américain a confié à Emmanuel Macron : « Je pense qu’il veut conclure un accord pour moi. Vous comprenez ? Aussi dingue que ça paraisse. » Il parlait de Vladimir Poutine. Une sortie enregistrée par des micros ouverts et rapidement relayée par les médias américains.
Dans la foulée, Trump s’est entretenu par téléphone avec le président russe. Selon le chancelier allemand Friedrich Merz, les deux hommes ont convenu d’organiser une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky « d’ici deux semaines ». Une initiative confirmée par Trump lui-même, qui a déclaré avoir « commencé les préparatifs » pour ce sommet. Zelensky, de son côté, s’est dit prêt à une rencontre bilatérale avec Poutine, suivie d’une trilatérale incluant le président américain.
Mais si Trump affiche un certain optimisme, les partenaires européens se montrent plus mesurés. Emmanuel Macron, bien qu’acteur central du sommet, a exprimé publiquement ses doutes : « Je ne vois pas le président Poutine vouloir la paix maintenant », a-t-il déclaré à NBC, estimant peut-être être « trop pessimiste ». Dans un autre entretien pour LCI, il a même qualifié Vladimir Poutine de « prédateur, un ogre à nos portes », exhortant les Européens à ne pas faire preuve de naïveté face à une Russie qu’il considère comme « durablement une puissance de déstabilisation ».
De son côté, le président finlandais Alexander Stubb s’est montré tout aussi réservé : « Poutine est rarement digne de confiance. A-t-il vraiment le courage de venir à une telle réunion ou tente-t-il encore de gagner du temps ? » a-t-il lancé à la presse.
La question des garanties de sécurité reste au cœur des échanges. Donald Trump affirme que Poutine serait disposé à les accepter, mais de nombreux responsables européens craignent qu’un cessez-le-feu non encadré ne serve qu’à permettre à la Russie de reconstituer ses forces. Macron a réaffirmé sur X que « la pression sur la Russie devra se poursuivre aussi longtemps que cette paix n’aura pas été établie », précisant que la France travaillait « concrètement » avec les États-Unis sur ces garanties.
Quant aux concessions territoriales, elles ont été soigneusement évitées lors de cette rencontre à Washington. Si un cadre diplomatique semble prendre forme, les conditions d’un accord réel et durable restent hautement incertaines.
Source : Huff Post.