Emmanuel Macron souhaite que les discussions bilatérales entre l’Ukraine et la Russie se tiennent à Genève. Dans un entretien sur LCI, il a défendu ce matin l’idée d’un lieu neutre en Europe pour initier un processus de paix crédible, tout en rappelant les dangers d’une légitimation des conquêtes territoriales par la force. Cette idée semble toutefois saugrenue car en raison du mandat d’arrêt de la la Cour pénale internationale (CPI) qui a été émis le 17 mars 2023 contre Poutine pour crimes de guerre, la Suisse, en tant que membre de la CPI, est théoriquement obligée d’arrêter Poutine s’il entre sur son territoire.
Dans une interview accordée à LCI, Emmanuel Macron a plaidé en faveur de la tenue d’un sommet bilatéral entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine à Genève, réaffirmant le besoin de neutralité et de légitimité européenne dans la recherche d’une paix durable. « Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève », a déclaré le président français, évoquant les précédents échanges à Istanbul mais jugeant préférable que cette nouvelle étape ait lieu sur le sol européen.
Un choix qui fait l’unanimité ?
Ce choix, a-t-il précisé, est plus qu’une hypothèse : « c’est même la volonté collective ». Dans le sillage de la réunion diplomatique qui s’est tenue la veille à Washington avec Donald Trump et sept dirigeants européens, cette proposition viserait à renforcer la crédibilité du processus de paix en intégrant l’Europe dans le cœur des négociations. Le président Macron avait même proposé ce lundi, une quadripartite avec les dirigeants européens. Genève, capitale historique de la diplomatie multilatérale, s’imposerait selon Macron comme une option symbolique et stratégique.
Un choix étonnant
En mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Vladimir Poutine, l’accusant du transfert « illégal » d’enfants ukrainiens vers la Russie. En théorie, cette décision judiciaire implique que le président russe pourrait être arrêté s’il se rendait dans un État signataire du statut de Rome, le traité fondateur de la CPI.
Les soutiens européens de Zelensky sur le pont
Le chef de l’État a aussi précisé que dès ce mardi, une réunion de la “coalition des volontaires”, composée de 30 États, allait se tenir pour faire le point sur les garanties de sécurité prévues pour l’Ukraine. Ce travail collectif, organisé en coordination avec le Royaume-Uni et les États-Unis, doit ensuite se traduire par un calendrier opérationnel dès le lendemain, impliquant diplomates, chefs militaires et ministres pour répartir les engagements concrets de chaque pays.
La question des concessions territoriales
Interrogé sur la possibilité de concessions territoriales, Emmanuel Macron a rappelé que seul Kyiv est légitime à trancher. « C’est à l’Ukraine de faire les concessions qu’elle estime justes et bonnes », a-t-il affirmé, tout en mettant en garde contre toute validation juridique des annexions militaires. « N’actons pas des reconnaissances de droit (…), car on ouvrirait une boîte de Pandore », a averti le président, qui refuse que l’on puisse considérer comme acceptable la conquête de territoires par la force.
Macron toujours aussi offensif à l’égard de la Russie
Plus largement, Emmanuel Macron a requalifié la Russie de « puissance durablement déstabilisatrice » pour l’Europe, qualifiant Vladimir Poutine de « prédateur » et d’« ogre à nos portes », estimant que celui-ci « a rarement tenu ses engagements ». Il a appelé les Européens à ne plus faire preuve de naïveté, soulignant qu’un nouvel équilibre sécuritaire ne pourra se construire qu’en intégrant cette menace structurelle dans les calculs géopolitiques continentaux.