Lors de la commémoration de la libération de Bormes-les-Mimosas, Emmanuel Macron a dénoncé ceux qui « n’ont pas voulu voir » la menace russe. Le président français a appelé l’Europe à se préparer et à s’armer, tandis que la diplomatie russe a répliqué en l’accusant de « mensonge abject ».
Emmanuel Macron a prononcé, dimanche 17 août 2025, un discours empreint de gravité lors des cérémonies du 81e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var). Le président français y a dressé un parallèle entre les erreurs du passé et le conflit actuel en Ukraine, s’en prenant à ceux qu’il appelle les « somnambules » : ces responsables politiques et stratèges qui, selon lui, n’ont pas su ou voulu anticiper le retour de la guerre sur le continent européen.
« La guerre est revenue en Europe et ceux qui pensent qu’elle est très loin, qu’elle ne nous concerne pas, sont les mêmes somnambules que ceux d’hier », a martelé le chef de l’État, à la veille d’un sommet à Washington où il doit retrouver Donald Trump, Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens. Emmanuel Macron a averti que l’inaction ou l’illusion de sécurité mèneraient à de nouvelles défaites. « Ceux qui pensent qu’on peut être libre en étant faible, ceux qui continuent de vivre comme si la guerre n’existait pas sont déjà dans une logique de soumission », a-t-il poursuivi.
Dans ce discours offensif, le président a exhorté les Européens à « se préparer, s’armer » et à constituer « une nation à la force morale qui ne mettra jamais un genou au sol ». Quelques heures plus tôt, lors d’une visioconférence avec les alliés de Kiev réunis dans la « coalition des volontaires », Emmanuel Macron avait déjà accusé Vladimir Poutine de ne pas chercher la paix mais « la capitulation » de l’Ukraine.
Ces déclarations n’ont pas tardé à provoquer la riposte de Moscou. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a dénoncé sur Telegram des propos de « mensonge abject ». Selon elle, la Russie a, durant sept ans, proposé un règlement pacifique à travers les accords de Minsk, rejetés par Kiev et ses partenaires occidentaux. Elle a accusé Emmanuel Macron d’avoir alimenté de « fausses promesses » en incitant les Ukrainiens à croire à une victoire militaire tout en leur livrant des armes.
Cette joute verbale intervient alors que les négociations diplomatiques semblent s’accélérer. Après le sommet en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine, puis l’arrivée de Volodymyr Zelensky à Washington, les prochains entretiens dans la capitale américaine seront déterminants pour clarifier la position des Européens et leur capacité à peser dans le rapport de force.
Sources : AFP, discours officiel d’Emmanuel Macron, déclaration de Maria Zakharova sur Telegram.
