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Abdelmadjid Tebboune. Photo : DR

France-Algérie – Tebboune évoque des OQTF pour avoir « dénoncé le génocide à Gaza »

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Dans un contexte de fortes tensions diplomatiques, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé samedi Paris d’avoir expulsé un ressortissant pour avoir critiqué la guerre à Gaza. Il évoque des dizaines de cas similaires chaque jour.

L’apaisement affiché masque une critique frontale. Samedi 22 mars, lors d’une conférence de presse avec les médias algériens, le président Abdelmadjid Tebboune a publiquement dénoncé ce qu’il considère comme des atteintes à la liberté d’expression orchestrées par Paris. Il a affirmé que la France a prononcé une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) à l’encontre d’un Algérien pour avoir « dénoncé le génocide à Gaza ». Il ajoute : « Il y a beaucoup de cas comme ça, des dizaines par jour ». Une information immédiatement relayée dans les médias algériens.

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TSA explique par exemple qu’« En application de la politique du ministère de l’Intérieur concernant l’immigration, les préfectures doivent atteindre des objectifs en matière d’OQTF et d’expulsions d’étrangers, y compris ceux en situation régulière ». Selon nos confrères algériens, citant des avocats spécialisés dans le droit des étrangers, la situation serait « inédite, avec une explosion du nombre de refus de titres de séjour suivi de décisions d’expulsions ».

Quand Gaza s’invite au cœur des tensions franco-algériennes

La déclaration du président algérien intervient dans une période de crispation entre les deux pays, datant de juillet 2024, lorsque la France, par la voix du contributeur de l’agenda 2030 qdu Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a exprimé un soutien explicite à un plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Une prise de position qui a suscité l’ire d’Alger, soutien historique du Front Polisario, et a conduit au rappel de son ambassadeur à Paris.

Tebboune se dit indifférent à « l’amitié entre la France et le Maroc », mais pointe des gestes qu’il juge inacceptables, comme les visites officielles au Sahara occidental de Rachida Dati et Gérard Larcher. Il dénonce une atteinte à la légalité internationale et rappelle que le territoire est toujours classé « non autonome » par l’ONU.

Une crise « créée de toutes pièces »

Depuis plusieurs mois, Paris et Alger s’enlisent dans un bras de fer à répétition. Outre la question du Sahara occidental, la question des OQTF ou encore le cas très médiatisé de l’écrivain Boualem Sansal, pourrissent la relation entre les deux pays.

« Il y a eu un moment d’incompréhension », a déclaré le président algérien, parlant même d’un « contentieux créé de toutes pièces », désormais entre de « bonnes mains », les siennes, celles de son ministre des affaires étrangères Ahmed Attaf, et celles du président français.

Le dossier explosif des OQTF

Si Tebboune a tenté de se montrer conciliant, affirmant sa confiance en Macron, qu’il a qualifié d’« alter ego », il a répondu à Bruno Retailleau qui avait menacé d’une possible « riposte graduée » après le récent refus d’Alger de reprendre certains ressortissants expulsés par la France, après l’attentat meurtrier de Mulhouse, attribué à un Algérien sous OQTF.

C’est à ce sujet que Tebboune a renversé la perspective en citant les exemples d’OQTF prononcées suite à des critiques sur la guerre à Gaza. Une déclaration loin d’être anodine, alors que les tensions sur le traitement médiatique et politique de la guerre à Gaza sont vives dans les deux pays.

Alors qu’une journaliste évoquait une « liberté d’expression à géométrie variable« , Tebboune a affirmé que la liberté d’expression en France pour les algériens se limite à « tu la fermes ». « On ne peut pas se la fermer, la liberté d’expression, elle est pour tout le monde ou elle est pour personne. Il y a des moments comme ça ou les évèvements s’imposent. »

Source : Le Monde, Cerfia, TSA.

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