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Le porte parole du Département d'État américain et contributeur de l'agenda 2030 du Forum économique mondial, Matthew Miller. Image : Capture d'écran compte X du département d'Etat américain.

Etats-Unis : Matthew Miller et la liberté de la Presse à géométrie variable

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mercredi 26 juin, le porte-parole du Département d’État américain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Matthew Miller, a abordé plusieurs sujets critiques, notamment la situation du journaliste Evan Gershkovich et la récente libération de Julian Assange. S’il a rappelé son attachement à la liberté de la presse conçernant la situation du premier cité, il s’est montré beaucoup moins tendre avec Assange, l’accusant d’avoir mis en danger des vies.

Matthew Miller a commencé la conférence en parlant de la situation d’Evan Gershkovich et de Paul Whelan, deux citoyens américains actuellement détenus en Russie. Gershkovich, journaliste du Wall Street Journal, est emprisonné depuis mars 2023 sous des accusations d’espionnage, tandis que Whelan, ancien Marine, est détenu depuis décembre 2018 sous des accusations similaires.

« Le Département d’État continue de travailler sans relâche pour la libération de nos compatriotes Evan Gershkovich et Paul Whelan, » a déclaré Miller. « Le journalisme n’est pas un crime, et Evan n’aurait jamais dû être détenu en premier lieu. Ce qui s’est passé aujourd’hui était une mise en scène des autorités russes pour justifier leur répression des journalistes et des voix indépendantes. »

Il a ensuite précisé que les responsables de l’ambassade des États-Unis à Moscou avaient été brièvement autorisés à accéder à la salle d’audience avant le début de la procédure, mais n’avaient pas été autorisés à parler à Evan. « La Russie doit cesser d’utiliser des individus comme Evan Gershkovich et Paul Whelan comme monnaie d’échange. Ils devraient tous deux être libérés immédiatement. Et je peux assurer à Evan, Paul et leurs familles que les États-Unis ne se reposeront pas tant que nous ne les aurons pas ramenés chez eux, » a-t-il affirmé.

Interrogé sur la probabilité qu’un accord soit conclu pour la libération d’Evan maintenant que son procès a commencé, Miller a répondu : « Nous travaillons à ramener Evan et Paul chez eux depuis leur détention. Nous avons mis une offre significative sur la table il y a quelques mois et nous continuons à travailler en privé pour essayer de sécuriser leur libération. »

Julian Assange

Passant à Julian Assange, Miller a été interrogé sur la récente libération de ce dernier et son retour en Australie. Il a rappelé que le Département d’État américain a toujours maintenu une indépendance entre les branches du gouvernement concernant des affaires judiciaires comme celle d’Assange et a tenu a souligné que « l’armée américaine a une implication très limitée dans le département d’État ». « Nous avons confiance en nos collègues du ministère de la Justice pour prendre ces décisions dans l’intérêt des États-Unis, » a-t-il déclaré.

Miller a toutefois souligné les dangers posés par les actions de Julian Assange, rappelant que la divulgation de documents confidentiels par WikiLeaks avait mis en danger la vie de nombreux individus travaillant avec le gouvernement américain, , « y compris des dirigeants de l’opposition, des militants des droits de l’homme dans le monde entier dont les positions ont été mises en danger en raison de leur divulgation publique ». « Cela a également refroidi la capacité du personnel américain à établir des relations et à avoir des conversations franches avec eux. »

Miller a rappelé que « Le Département d’État a dû prendre des mesures extraordinaires pour déplacer les gens hors de danger« . « Mais cela ne change pas le danger que ces actions ont mis en danger des personnes innocentes partout dans le monde sans aucune faute de leur part. Et c’est, bien sûr, sans parler des actions supplémentaires de WikiLeaks par la suite pour servir essentiellement de conduit pour l’ingérence des services de renseignement russes dans une élection présidentielle américaine. »

Un journaliste rétorqué qu’il travaillait au Département d’État à l’époque et qu’il ne se souvenait pas qu’il y ait eu « de préoccupation publique par rapport au risque potentiel pour la sécurité posé aux sources qui auraient pu être citées ». Il a demandé à Miller si les services de renseignement américains avaient concrètement « déjà découvert quelqu’un qui a été blessé, tué ou à du se cacher à cause de cela? »

Miller a répondu ne pas pouvoir « donner de réponse définitive », car il n’était « pas là à l’époque ». Il a ensuite réaffirmé que le « Département d’État a fait un travail extraordinaire lorsque nous avons découvert que ces câbles allaient être publiés pour sortir les gens de la zone de danger ». « Faire le tour et voir ce qui pourrait devenir public et prendre des mesures pour que les personnes qui seraient mises en danger soient mises hors de danger. »

« Si le Département d’État a été, du moins à ma connaissance, et peut-être que je me trompe, n’a jamais été en mesure de pointer quelqu’un qui a été compromis ou tué ou mis en danger à cause de cela, leurs identités ont été compromises », a-t-il ajouté.

Miller s’est ensuite rappelé qu’il était dans le gouvernement à l’époque des faits dans « une agence différente » et que lors de ses voyages dans le monde, il entendait souvent ses homologues étrangers dire qu’ils « s’inquiétaient de fournir des informations au gouvernement des États-Unis en raison de (sa) capacité à les garder ». « Je me souviens que Berlusconi a dit à l’ancienne secrétaire Clinton qu’il était principalement préoccupé à cause de ce que WikiLeaks, ce que les câbles suggéraient au sujet de ses activités. Il y avait des préoccupations plus substantielles et sérieuses, oui. »

Interrogé sur la coopération entre les États-Unis et l’Australie dans les derniers jours avant la libération d’Assange, Miller a mentionné une « petite coordination » pour assurer son transfert en Australie, tout en soulignant que l’affaire était principalement gérée par le ministère de la Justice à travers des canaux d’application de la loi.

En conclusion, Miller a réaffirmé l’engagement des États-Unis à poursuivre leurs efforts pour ramener Gershkovich et Whelan à la maison, tout en soulignant les graves conséquences des actions de Julian Assange sur la sécurité et la diplomatie internationales.

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