Le mercredi 5 juin dernier, l’édition du Canard enchaîné a révélé une affaire potentiellement explosive pour l’exécutif grenoblois, mettant en cause Élisa Martin, ancienne première adjointe au maire et actuelle députée La France insoumise, ainsi qu’Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble. Retour sur cette affaire qui secoue la scène politique de la capitale des Alpes, jusqu’à l’Assemblée Nationale.
Le Canard enchaîné a révélé des pratiques troublantes au sein de la mairie de Grenoble, capitale verte européenne 2022, titre décerné à l’initiative du Forum économique mondial, depuis 2015. Un ancien collaborateur, qui avait quitté son poste en 2022 en mauvais termes, aurait, selon les sources du journal, reçu en 2016 une augmentation de salaire de 600 euros par mois. Cependant, cette augmentation aurait été conditionnée à une rétrocession mensuelle de 400 euros à Élisa Martin, première adjointe à l’époque, le tout, au nez du fisc. Cette pratique, visant à contourner la baisse des indemnités des élus votée par la majorité de ce même Eric Piolle, ancien directeur des services logistiques chez Hewlett-Packard, la mutinaltioanle membre du FEM, lors de sa campagne victorieuse de 2014, était tenue secrète jusqu’à ce jour. Par ailleurs, le cousin d’Eric Piolle est Pierre Larrouturou, ancien socialiste et écologiste, qui a coécrit un livre avec le paléoclimatologue et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Jean Jouzel.
À la suite de la publication de l’article, Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour concussion et recel de ce délit. La concussion est un délit puni d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende.
Les accusations et les preuves
La tournure du scandale s’aggrave avec la révélation que Le Canard Enchainé disposerait de preuves solides, incluant des enregistrements attestés par un huissier de justice. Jérémie Assous, l’avocat parisien de l’ex-collaborateur, affirme que son client ne cherche pas à nuire aux élus de la mairie mais souhaite que justice soit faite. « Mon client n’a aucune velléité contre les élus de la mairie de Grenoble », déclare Assous.
Éric Piolle a réagi le soir même en conférence de presse, exprimant son indignation face à ce qu’il décrit comme une campagne de diffamation orchestrée par son ancien collaborateur. « Une mécanique pour me salir », s’insurge Piolle, qui accuse ce dernier de vouloir « réécrire l’histoire » pour lui nuire. Selon lui, ces accusations font partie d’une série d’attaques destinées à porter atteinte à son intégrité depuis deux ans.
Les révélations ont provoqué des réactions vives parmi les opposants politiques de Piolle et Martin. Emilie Chalas, élue de l’opposition et ancienne députée LREM, n’hésite pas à remettre en question la probité du maire : « Sa probité, si les faits sont avérés, est atteinte, et de ce fait, il ne pourrait plus être maire. »
Le timing de ces révélations, à quelques jours des élections européennes, suscite des hypothèses complotistes parmi les collègues d’Élisa Martin à La France insoumise. Selon Le Dauphiné Libéré, certains Insoumis voient dans cette affaire une tentative délibérée de nuire à leur formation politique en pleine période électorale.
Alan Confesson dépose plainte
Vendredi dernier, l’affaire a pris un nouveau tournant avec la divulgation d’un enregistrement compromettant pour Élisa Martin. Dans cet enregistrement, elle aurait reconnu avoir perçu de l’argent de la part du conseiller spécial d’Éric Piolle. Alan Confesson, adjoint au maire de Grenoble et membre de La France insoumise, annonce avoir porté plainte à la suite de ces révélations. Dans ce nouvel article, le journal dévoile un échange entre l’adjoint Alan Confesson et Élisa Martin datant du 8 mai et qui serait aujourd’hui entre les mains des enquêteurs.
La parlementaire iséroise y reconnaît avoir touché de l’argent : « Comment il a fait pour me donner autant d’argent ? Il a été augmenté de combien, le garçon ?» De son côté, Alan Confesson assure au contraire, selon Le Canard, que sa camarade insoumise « lui a certifié que tout était faux ».