La série documentaire « DJ Mehdi: Made in France » est annoncée pour une diffusion sur Arte à l’automne 2024, promettant de plonger les spectateurs dans l’univers captivant du défunt DJ Mehdi, figure emblématique de la musique française, qui était aussi à l’aise dans le monde du hip hop que dans celui des musiques électroniques.
Réalisée par Thibault de Longeville, un proche de Mehdi, cette série de six épisodes de quarante minutes chacun se propose de retracer le parcours exceptionnel du DJ et producteur, depuis ses débuts avec la Mafia K’1 Fry jusqu’à sa contribution majeure à la French Touch.
La période hip hop de DJ Medhi
Né à Asnières-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, d’une mère tunisienne et d’un père français, il débute en 1992 en intégrant Ideal J, le groupe formé par Kery James, auquel il contribue en tant que compositeur. En 1996, Ideal J publie son premier album O’riginal MC’s à ne pas confondre avec le premier groupe de Cut Killer qui avait sorti l’album Le 21e siècle en 1991. C’est toutefois avec l’album , Le combat continue, publié en 1998, que le groupe de Kery James s’impose et que les talents de producteur de Mehdi sont reconnus. Il intègre ensuite le collectif Mafia K’1 Fry, produisant l’album Les Princes de la ville de 113, qui a remporté deux Victoires de la musique en 2000. Cette album incluait notamment l’excellent « Tontondu bled », sur lequel DJ Medhi avait samplé le morceau Hakatni Eddamaa sorti en 1969 du chanteur Oranais Ahmed Whabi, cofondateur du genre musical algérien nommé El Asri.
Entre temps, en 1997, DJ Mehdi avait fondé le label Espionnage et sorti Espion Le EP, un album sur lequel figuraient déjà Rohff et des vieilles gloires du rap français, comme Danny Dan, Rocé ou Manu Key.
Le DJ-Producteur enchainera ensuite les collaborations avec les grandes figures de l’époque, comme MC Solaar ou Booba, pour lequel il produira notamment le morceau, « Couleur Ebène », sur l’album « Ouest Side ».
La période électro de l’artiste
En 2002, Dj Medhi a sorti (The Story of) Espion, un album mêlant hip hop, électro et expérimentation acoustique, qu’il avait conçu comme une B.O., comme il nous l’avait expliqué à l’époque. Il avait également évoqué la signification du titre de cet album, illustrant son ressenti lors de son entrée dans le monde des musiques électroniques par lesquelles il était extrêmement attiré.
DJ Mehdi franchi ensuite le pas et rejoint le label Ed Banger Records de son pote Pedro Winter en 2006, où il sort « Lucky Boy » et sa suite, « Lucky Boy at Night ». Avec Pedro Winter, Justice, et Cassius, il crée le collectif Club 75. En 2009, Mehdi continue d’explorer de nouvelles directions musicales et sort la mixtape « Black, Black and Black », suivie de l’album de remixes « Red Black and Blue ». En 2010, il forme avec Riton le duo Carte Blanche, lançant l’EP « Black Billionaires » en hommage aux pionniers afro-américains de la house.
Une mort tragique
DJ Mehdi, décèdera tragiquement le 13 septembre 2011 après que le plancher ou en plexiglas de sa mezzanine ai cédé sous son poids et celui de ses amis, causant une chute de sept à huit mètres. Gravement blessé et en état de mort cérébrale, son décès sera confirmé le soir même à l’hôpital Lariboisière. Il repose désormais au cimetière du Père-Lachaise.
La série documentaire, qui met en lumière l’héritage musical de DJ Mehdi et son influence dans le hip-hop et l’électro, bénéficiera de témoignages de figures importantes de l’industrie musicale telles que Kery James, Rim’K, Romain Gavras, du collectif Kourtrajmé, ainsi que Gaspard Augé et Xavier de Rosnay de Justice, et MC Solaar. « DJ Mehdi: Made in France » vise à célébrer la vie et l’œuvre de Mehdi, dont le talent a marqué la musique contemporaine française.
La série sera présentée en première lors du festival Canneséries, du 5 au 10 avril 2024, où elle concourra dans la catégorie Séries documentaires. Ce projet ambitieux espère non seulement rendre hommage à DJ Mehdi, mais également inspirer et éduquer une nouvelle génération sur l’importance de son travail dans l’évolution de la musique française.